Premier degré : derniers ajustements en vue

Le Dasen a supprimé les réajustements de juin de la carte scolaire en assurant qu’il n’y aurait aucune fermeture à la rentrée dans le premier degré. Si besoin, des ouvertures seront validées… le 5 septembre.

Claire Brugier

Le7.info

Aucune fermeture de classe ne sera notifiée à la rentrée dans le premier degré dans la Vienne, dixit le directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen). Fabrice Barthélémy a annoncé en février dernier 32 fermetures de classes (Le 7 n° 598). Depuis cette date, la carte scolaire n’a pas changé. « L’annonce d’une fermeture peut susciter des contestations, nécessiter des entretiens multiples, susciter des incompréhensions… », souligne Fabrice Barthélémy. Le 24 février, les parents de l’école élémentaire Saint-Exupéry, à Poitiers, ont ainsi sorti pancartes et panneaux pour protester contre une fermeture de classe. Idem à Mazerolles pour dénoncer une décision qui restreignait l’école à deux classes de quatre niveaux… « Cette année, nous avons fait le choix de ne pas avoir de phase d’ajustement en juin pour la simple et bonne raison qu’en juin nous sommes encore sur des prévisions », explique Fabrice Barthélémy. Les dernières modifications attendront donc la réunion du comité social académique départemental le 5 septembre, précisément le lendemain de la rentrée. Ce calendrier, s’il permet sans doute d’éviter des contestations en juin, ne dissipe toutefois pas certaines inquiétudes.

Inquiétude 
sur les moyens

« On est dans l’incertitude totale avec un comptage des effectifs en septembre qui décidera s’il y aura six ou sept classes, déplorait en fin d’année une maman de l’école Irma-Jouenne, à Saint-Benoît. On ne saura qu’après la rentrée quel sera l’enseignant de notre enfant, dans quelle classe et avec quels copains il sera. Pour certains enfants, cela peut être une source d’inquiétude… Par ailleurs, comment l’équipe enseignante peut-elle s’organiser pour préparer la rentrée alors que c’est le flou total jusqu’à la décision d’ouvrir ou non ? Ce qui, dans le premier cas, implique de libérer une salle, d’intégrer un nouvel enseignant… Et tout cela sur le temps scolaire. » Du côté des syndicats enseignants, « le fait d’avoir une instance en juin permettait de ne pas fermer de classe. Avec ce fonctionnement, les classes limites au niveau effectif sont fermées dès février »,
note Julien Massé, du SNUipp. Quitte à rouvrir en septembre… 
« Je comprends le sentiment de difficulté à préparer la rentrée, mais cela ne concerne que quelques écoles dans le département, moins de 10 sur 313 », défend Fabrice Barthélémy. Les syndicats enseignants s’inquiètent davantage du manque de moyens. 2 027 emplois d’enseignants ETP sont annoncés pour cette rentrée dans la Vienne, avec un renforcement de la brigade d’appui 
(2 ETP) et la création d’une brigade de remplacement dédiée à la formation (6 ETP). Mais « beaucoup de remplaçants sont déjà mis sur des postes à l’année », 
déplore Julien Massé. « Le problème le plus important, ce sont les moyens, abonde Cécile Capy-Gilardot, du SE-Unsa. Les ajustements de septembre se sont toujours faits. » Et dès la rentrée 2024, la question ne devrait plus se poser, le gouvernement s’étant engagé à anticiper l’évolution de la carte scolaire sur trois ans. 

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