C’est l’histoire de Jean, qui se réveille dans une chambre d’hôpital et se rend compte progressivement qu’il a changé d’époque. Il vient du passé et ne comprend pas ce qui se passe autour de lui. Jean réussit à retrouver sa ferme, découvre une femme qui fut sans doute la sienne dans des temps immémoriaux... Ce récit, c’est celui imaginé par onze élèves en 1re année de brevet professionnel au CFA des métiers du bâtiment, à Saint-Benoît. Cela dans le cadre du 1er appel à projet « Raconte-moi ta vie ! » initié par Auteurs solidaires et confié à l’Agence culture Nouvelle-Aquitaine (Alca). Entre fiction et réalité... « Au début, je leur ai demandé de travailler sur une histoire qu’on se raconte en famille », commente Philippe Riche, auteur, scénariste et réalisateur. « Accoucheur » en quelque sorte. Pas facile, surtout quand on n’a pas l’habitude de s’épancher.
« J’aime bien écrire des textes, des musiques, mais pour moi, pour m’évader, remarque Vincent. Là, j’ai eu du mal à démarrer. » « Ça a resserré les liens entre nous, note de son côté Morgan, car on était juste des collègues avant ! Chacun a un peu plus parlé de son parcours, de ses expériences... » « L’exercice fait appel à la fois à notre mémoire et à notre imagination », estime Pierre. Le texte, baptisé Jean revient pas et qui tient sur quatre pages au format A4, va trouver un prolongement sous la forme d’un court-métrage de 5 à 10 minutes. Franck Aubineau a annoncé la bonne nouvelle à ses élèves la semaine dernière, lesquels ont immédiatement embrayé sur l’écriture d’un scénario, avec des dialogues, des situations, etc. « Ils se prennent au jeu », savoure le professeur de français et d’histoire-géographie.
Le tournage avec le réalisateur poitevin François Perlier est prévu les 3 et 4 avril prochains. Vincent, Morgan, Pierre et les autres devront alors se transformer en acteurs, créateurs de décors, dialoguistes... Une autre paire de manches. Jean revient pas sera projeté à la Région le 30 mai et sans doute visible aussi sur le site de l’Agence culturelle de Nouvelle-Aquitaine. Seuls cinq établissements néo-aquitains ont eu le privilège d’être sélectionnés pour « raconter leur vie ». Avec, en toile de fond, l'idée de combler « la fissure générationnelle source de mal-être et de difficulté à trouver sa place dans la société ».
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