Mi-âne, mi-cheval, la mule n’a pas toujours bonne réputation. En vraie passionnée de cet animal, Anne Van Aubel tente de casser les idées reçues, notamment grâce à un événement organisé ce week-end à Luchapt.
On la dit têtue, imprévisible et moins élégante que le cheval. Les clichés collent à la peau de la mule. Mais ces a priori n’empêchent pas Anne Van Aubel, qui habite Luchapt, de faire partie des aficionados de cet animal pas comme les autres, issu d’un croisement entre l’âne et la jument. « J’ai toujours été attirée par elles, je ne peux pas vraiment l’expliquer. Je pense que c’est parce que l’on peut vraiment créer un lien. Elles sont attachantes et n’ont pas ce côté fuyant du cheval. » C’est donc tout naturellement que cette éleveuse de cervidés et guide touristique équestre a adopté sa première mule, judicieusement nommée « Qumule », il y a une dizaine d’années. Cinq autres ont rapidement suivi, dont quelques mules du Poitou. Robustes et intelligents, ses compagnons accomplissent diverses tâches. Certains participent au débardage et aident à herser la carrière, d’autres peuvent porter des charges ou être montés.
« C’est la mule qui choisit son maître »
Les idées reçues, Anne les connaît et les balaie une à une. « Leur côté têtu, c’est leur façon d’appréhender la vie. Elles ont pris le caractère des ânes. Elles ont moins la possibilité de courir vite et doivent donc avoir du caractère », justifie la passionnée. N’imaginez donc pas pouvoir forcer une mule à faire quelque chose. « Les Hommes veulent s’imposer mais elles n’aiment pas ça. Contrairement au cheval, il faut leur demander l’autorisation. » Les fans d’Harry Potter pourraient y trouver une certaine ressemblance avec l’hippogriffe, un animal très fier à qui l’on doit faire la révérence.
« C’est une bonne comparaison »,
plaisante l’éleveuse. En véritable passionnée, Anne Van Aubel ne tarit pas d’éloges sur cette espèce. « Elles sont très intelligentes, ont de très bons pieds, grimpent comme des chèvres, sont plus habiles que les chevaux et plus costauds. »
Ses conseils pour ceux qui souhaiteraient en adopter ?
« Il faut se renseigner auprès de propriétaires. Il faut aussi savoir si l’on veut la monter ou plutôt faire des travaux agricoles. Quoi qu’il en soit, c’est la mule qui choisit son maître. Il ne faut pas en acheter sur un coup de tête. » Originaire des Pays-Bas, Anne a la bougeotte et prévoit, en 2026, un voyage de huit mois avec chevaux et mules. Mais avant cela, c’est chez elle, à Luchapt, que l’éleveuse a rendez-vous ce week-end pour un moment unique entre passionnés pour partager et sensibiliser.
Bienvenue en Mulardie
L'association « Mule qui peut » organise la 2e édition de son ChaLenge muletier ce week-end à la Vallée des Cerfs de Luchapt. Au programme, concours, démonstra- tions, spectacles, stands et, sur- tout, échanges entre passionnés.
Entrée libre et gratuite. Buvette et restauration sur place. Samedi et dimanche à la Vallée des Cerfs, Chez Mairine (Luchapt). Plus d’infos sur mulequipeut.com.
DR Anne Van Aubel