Municipales : la parité dans le mille

Les élections municipales des 15 et 22 mars 2026 vont consacrer un nouveau mode de scrutin paritaire dans les communes de moins de 1 000 habitants. Un progrès manifeste qui s’accompagne toutefois de quelques difficultés.

Arnault Varanne

Le7.info

La Vienne compte 170 communes de moins d’un millier d’habitants sur 265. Autant dire que la réforme du mode de scrutin entérinée par la loi du 
21 mars 2025 aura des répercussions sur elles. Elle instaure des listes paritaires (alternance entre un homme et une femme ou l’inverse), d’abord dans un souci d’harmonisation, ensuite pour 
« répondre à la crise de l'engagement qui concerne particulièrement les communes rurales ». Le législateur a toutefois prévu une exception histoire de pallier les difficultés de recrutement : 
les listes pourront comporter deux noms de moins que le nombre de sièges à pourvoir.

« Une avancée 
démocratique »

« Chez nous, la parité est obligatoire depuis 2020, observe Isabelle Mopin, maire de Coulombiers (1 200 habitants). Au début, j’ai eu un peu de mal à trouver des femmes, mais désormais j’ai affuté mes arguments pour les convaincre. Le fait que je sois une femme aide, bien. Je leur dis aussi que cela ne demande pas plus de compétences que cela, il faut d’abord avoir envie, aimer sa commune et se sentir légitime surtout ! » Au-delà des femmes, la vice-présidente de Grand Poitiers redoute qu’il soit difficile d’attirer des candidats tout court, la faute à « certains qui marchent sur la démocratie participative à grand coup de sabot ».

La parité à marche forcée ? Le Sénat a longtemps cru pouvoir ajourner la réforme à 2032 pour laisser le temps au temps. « Mais ça n’aurait pas changé grand-chose. Et puis la parité est quand même une avancée démocratique », relève Isabelle Mopin. Sa collègue de Saint-Pierre-de-Maillé (852 habitants) estime au contraire que la réforme « nous met en porte-à-faux. Quand des adjoints sont en place et font un bon travail, c’est compliqué de leur dire qu’on ne repart pas avec eux ». Christelle Raimbert abordera le sujet fin octobre en conseil municipal, mais la future candidate redoute de devoir galérer pour chercher ses futures colistières, a fortiori appelées à prendre des responsabilités. 
« Mettre une femme sur une liste pour mettre une femme, je ne suis pas persuadée que ce soit pertinent. Il aurait fallu le faire progressivement... »

Même cas de conscience pour Marie-Claire Pelletier, maire de Thurageau. « J’ai quatre adjoints, dont trois hommes. Il faudra que ce soit deux et deux pour les prochaines Municipales. La réforme serait passée il y a deux-trois ans, on aurait pu s’y préparer. » Jérôme Neveux regrette lui aussi la temporalité. « La loi va dans le bon sens, juge cependant le président de l’association des maires de la Vienne, même si cela ajoute de la difficulté. Il y a moins d’appétence pour l’engagement public. On parle de violences envers les élus, de réduction budgétaire... » Que se passera-t-il si aucune liste paritaire n’arrive à se constituer dans une commune ? Le préfet nommera alors une délégation spéciale pour l’administrer, jusqu’à ce que de nouvelles élections soient organisées. La délégation spéciale sera chargée d'assurer la gestion des affaires courantes.

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