
Aujourd'hui
C’était il y a un an. Poitevins et Poitevines apprenaient avec émoi l’incendie criminel de l’un des bijoux de leur patrimoine. Fort heureusement, à cette période, l’église Saint-Hilaire était assurée contre ce type de risque (lire ci-contre). Mais qu’en aurait-il été seulement trois mois plus tard ? Quel coût aurait dû assumer la municipalité ? En janvier 2025, la Ville a en effet résilié son contrat avec la SMACL (cf. n°670), faute de pouvoir absorber l’envolée des primes et franchises. La collectivité est ainsi restée sept mois sans couverture. En cause : la hausse du nombre de sinistres, amplifiée par les aléas climatiques. Finalement, un nouvel accord a été signé fin juillet, toujours avec la même compagnie d’assurance, mais au prix fort. La cotisation annuelle du contrat « Dommages aux biens et risques annexes » atteint désormais 604 000€, contre 159 000€ en 2024. A cela s’ajoute une franchise d’1M€. Autrement dit, pour les « petits sinistres », la Ville ne sera plus indemnisée. En incluant le CCAS et Grand Poitiers, la couverture grimpe même à 1,5M€ de primes. L’assureur réclamait 2,3M€ avant négociation.
L’élément le plus frappant reste l’hôtel de ville, dont la prime dépasse à présent le budget annuel d’entretien. Chaque monument est assuré pour un plafond de 19,9M€, porté à 40M€ pour l’Hôtel de Ville, le Palais et le musée Sainte-Croix. « Nous sommes couverts sur l’ensemble des édifices, y compris pour une reconstruction à l’identique », précise Clémence Pourroy, élue en charge du Patrimoine. Dans les faits, le coût reste marginal dans le budget global : 0,5% des dépenses de fonctionnement. Mais la tendance est préoccupante… Entre 2024 et 2026, la hausse prévue atteint 445 000€. Face à l’explosion des primes, l’option de l’auto-assurance a été étudiée. L’avantage ? Ne plus payer chaque année les 604 000€. Le risque ? Devoir assumer seul un sinistre majeur de plusieurs millions.
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