Hier
La loi SRU (Solidarité et rénovation urbaine) soufflera ses dix bougies en 2010. Une fête à laquelle Migné-Auxances et Saint-Benoît risquent de ne pas être conviées. Selon le quotidien Libération, ces dernières doivent acquitter des amendes respectives de 22 916€ et 42 551€ pour « non respect de l'effort de construction sociale ».
Ladite loi impose, en effet, aux communes de plus de 3 500 habitants (appartenant à une agglomération de plus 50 000 âmes) de posséder 20% de logements sociaux sur leur territoire. Dans la Vienne, elles sont dix dans ce cas. La préfecture est sans ambiguïtés: Poitiers, Châtellerault et Chasseneuil-du-Poitou font office de bons élèves, les sept autres se situent en-deçà des exigences. Pourquoi, dans ce cas, Saint-Benoît et Migné-Auxances sont-elles les seules à « trinquer » ? Parce que les dépenses engagées pour réduire la fracture ne sont pas jugées suffisantes.
« Les efforts sont consentis »
Bien que contraignante, la loi SRU prévoit effectivement des aménagements pour encourager les efforts de « mise à niveau ». Saint-Benoît et Migné n'en feraient donc pas assez. Leurs maires s'inscrivent en faux. « Nous sommes victimes de la précédente mandature, avance laconiquement Florence Jardin, première magistrate de Migné-Auxances. Nous faisons tout pour rattraper le retard. » Même son de cloche du côté de Dominique Clément, son homologue de Saint-Benoît, qui refuse de céder à une « construction brutale de nouveaux logements pour bêtement chercher à atteindre les 20% ». Il ajoute : « J'estime que nous respectons l'esprit de la loi, en incluant systématiquement 30% de logements sociaux dans chacun de nos programmes de développement urbain. »
Pascal Aveline, directeur général adjoint d'Habitat 86, est au diapason. « Je connais bien le territoire sancto-bénédictin, explique le bailleur social. La municipalité fournit des efforts conséquents dans ce domaine ». Et ce dernier de déplorer que la loi et la contrainte de 20% « ne tiennent pas assez compte des réalités de terrain, très différentes d’une ville à l’autre ».
Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale, a indiqué, la semaine dernière, la tenue d'un débat sur la politique de la ville, dix ans après le vote de la loi SRU. A la demande du groupe GDR (PCF, PG, Verts), celui-ci se déroulera le 3 février prochain au palais Bourbon.
À lire aussi ...
Hier
Les explications de notre photographe Francis Joulin sur le « Avant-après » diffusé cette semaine dans nos colonnes...
Hier
Dix ans après les faits survenus à Poitiers(*), le « violeur au tournevis » a été mis en examen hier pour tentative de meurtre accompagnée ou suivie d’un autre crime et de viol. Un épilogue rendu possible par la généalogie génétique. Entretien avec Alice David, cheffe du service interdépartemental de la police judiciaire.