Une sculpture étudiée à l'Ensma

Une délégation d’élèves ingénieurs de Polytech Tours s’est rendue, cet après-midi, à l’Ensma (Ecole nationale supérieure de mécanique et aérotechnique). L’objectif ? Utiliser la soufflerie de l’établissement pour un projet invraisemblable.

Romain Mudrak

Le7.info

L’objet de cette étude n’avait rien d’ordinaire. Il s’agissait d’évaluer la résistance au vent d’une sculpture représentant une silhouette de femme allongée, visiblement détendue, avec les jambes légèrement écartées. Son nom : La Femme Loire. Son concepteur : Michel Audiard. Pour les besoins de la cause, c’est une maquette au 1/35e qui est arrivée au sein de l’Ecole de la Technopole ce matin. Mais l’objectif final consistera à implanter une œuvre de quarante mètres de long et dix-sept mètres de haut au bord de la Loire, à Tours. Avec les compliments de la Mairie.
Les premiers résultats ne se sont pas fait attendre : « Le passage de la maquette de la Femme Loire dans la soufflerie a permis de déceler une fragilité au niveau du cou », explique Jean Tensi, enseignant-chercheur à l’Ensma. L’artiste devra donc consolider cette partie de l’œuvre qui a vocation à devenir un bâtiment dédié à l’art contemporain.
Au sein du laboratoire, six élèves ingénieurs et un doctorant ont travaillé sur cette sculpture. « Ce n’est pas souvent que l’art et la science se mélangent. L’idée nous semblait intéressante », raconte Laurent, en quatrième année à Polytech. « Le matériau qui sera utilisé par l’artiste n’est pas encore connu. Notre job consiste à évaluer les effets du temps et intempéries ainsi que les qualités thermiques », indique, de son côté, Redouane, également en quatrième année.
Ce matériau pourrait rapidement faire avancer la science. « Le matériau utilisé sera un mélange de carton et de plâtre, souligne Noham Ranganathan, un ancien de l’Ensma qui pilote désormais les recherches pour Polytech. À travers cette expérience, nous pourrions valider un nouveau mode de construction très peu coûteux. Ce projet a aussi une dimension sociale. »
Cette sculpture monumentale, qui a suscité la polémique chez nos voisins (voir ci-dessous) pourrait dominer la vallée de la Loire dès 2013.

Repère
La Femme Loire divise l’opinion


En avril 2007, la création d’une statue gigantesque de femme abritant un centre d’art contemporain séduit le maire de Tours, qui accepte de louer à Michel Audiard un terrain à proximité de l’Abbaye de Marmoutier. Horreur et damnation, un corps de femme nue en position lascive si près d’un lieu saint engendre une polémique qui fait le tour des médias nationaux. Une pétition sur Internet recueille plus de 7 000 signatures pour dénoncer cet emplacement. Finalement, la Femme Loire trouve un nouveau point de vue sur le fleuve dans la cour de la maison familiale de Rougemont. L’œuvre sera visible depuis l’A10, en arrivant à Tours.

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