La réforme prévoirait un nouveau découpage de la Vienne en onze communautés de communes (CC) contre vingt-deux actuellement. Ce projet ambitieux verrait la disparition de collectivités emblématiques du paysage départemental comme la CC du Civraisien, du Mirebalais, du Neuvillois ou encore du Chauvinois. Toutes seraient englobées au sein d'établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) plus vastes.
Indépendante jusque-là, Bellefonds intègrerait la Communauté d'agglomération du pays châtelleraudais (CAPC). Valdivienne et la riche commune de Civaux (où se situe la centrale nucléaire) appartiendraient à un grand territoire s'étalant de Pressac au sud à Nalliers, au nord-est. Au grand dam de Thierry Mesmin, président de la communauté de commune du Lussacois, qui s'imaginait déjà absorber Civaux et conserver ses compétences : « La volonté unanime des élus a été bafouée », a conclu ce dernier.
Quatre communes rejoindraient Grand Poitiers
Dans ce pré-projet, Savigny-l'Evescault, Bignoux, Sèvres-Anxaumont et Saint-Julien-l'Ars rejoindraient Grand Poitiers. Une idée que Nicole Merle, présidente de la CC Vienne et Moulière, a vivement rejeté. Tout comme Xavier Moinier, le nouveau conseiller général du canton de Saint-Julien-l'Ars. De son côté, le président de Grand Poitiers, Alain Claeys, a appuyé ses homologues élus : « Je ne suis pas demandeur d'un rapprochement avec ces quatre communes de Vienne et Moulière. En revanche, je note que Ligugé a émis le souhait d'entrer dans l'agglomération, ainsi que Vonne et Clain (Iteuil, Marçay, Vivonne...). Il faut étudier cela. »
Le projet du préfet a fait l'effet d'une bombe dans l'esprit des élus municipaux qui, à l'image de Francis Girault, ne sont pas pressés de voir cette réforme aboutir : « La plupart d'entre nous avons mis vingt-cinq ans à créer un ensemble cohérent, a souligné le maire de Jaunay-Clan et président de Val Vert du Clain. En quelques mois, le gouvernement nous demande de bouleverser nos relations ainsi que les investissements financiers en cours de réalisation. A travers cette démarche, on veut réparer une machine qui, en réalité, marche bien. » La réponse du préfet Tomasini ne s'est pas faite attendre : « Le statu quo n'est pas prévu par la loi et ne sera pas accepté par les services préfectoraux. »
Communes et communautés de communes n'ont pas toutes endossé les mêmes compétences. Et leurs recettes pour les cinq années à venir demeurent imprévisibles. De quoi transformer cette réforme en casse-tête. Chargé de réaliser les simulations fiscales engendrées par ces nouvelles frontières, le Trésorier payeur général de la Vienne deviendra sans doute le personnage le plus important des trois prochains mois. En effet, d'ici le mois d'août, tous les conseils municipaux et assemblées intercommunales devront se prononcer sur ce pré-projet, afin d'y apporter leur -longue- liste d'amendements. Le bras de fer ne fait que commencer...
Photo 1 : La Vienne compte actuellement 22 communautés de communes (et d'agglomération).
Photo 2 : Ce que prévoit le projet...
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