Royal témoigne en faveur des faucheurs d'OGM

« <i>Je ne m'invite pas à ce procès, j'ai été convoquée le 13 mai.</i> » La nuance est importante. Cet après-midi, Ségolène Royal a salué le « <i>devoir d'alerte</i> » exprimé par les huit faucheurs volontaires de maïs OGM qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Poitiers. Et qu'on ne lui parle pas de récupération politique.

Romain Mudrak

Le7.info

Parmi les prévenus, l'Eurodéputé José Bové, a été le premier à « remercier » la présidente du Conseil régional pour son soutien : « Nous ne sommes pas dans la communication mais dans la conviction. En janvier 2004, j'engageais une grève de la faim avec des amis contre les OGM, place de la Bourse à Paris. La première visite que j'ai reçue, c'était celle de Ségolène Royal. » C'est dit. Mais comment justifier le fauchage de deux parcelles de maïs génétiquement modifiés, ce 15 août 2008, à Valdivienne ? « Les citoyens sont parfois obligés d'agir contre la loi et de se montrer désobéissants », a précisé l'ex-porte parole de la Confédération paysanne.
Quelques minutes avant la reprise de l'audience, cet après-midi, les deux élus ont tenu une conférence de presse commune. L'occasion pour Ségolène Royal d'expliquer les raisons de son soutien : « Quand j'étais ministre de l'Environnement, il y a près de vingt ans, j'ai fait voter une loi encadrant les OGM. Mais, confrontée à l'opposition du lobby de l'agroalimentaire, celle-ci n'a jamais été appliquée. Les faucheurs volontaires ont permis de médiatiser cette cause. Des citoyens se sont saisis de la question des OGM et ont montré qu'ils n'étaient trop bêtes pour comprendre, comme certaines firmes le supposent. »
 

Elle l'a dit...
« Il faut cesser de dégrader les causes défendues par les hommes et les femmes politiques [en les accusant de vouloir communiquer à tout prix]. Des centaines de millions de personnes meurent de faim et des éleveurs du Poitou-Charentes n'ont plus de quoi nourrir leurs bêtes. Il est temps d'aborder sérieusement les problèmes », a clamé haut et fort Ségolène Royal, alors qu'elle était interrogée sur les soupçons de récupération politique d'un José Bové en lutte contre les OGM. Avant de conclure : « L'audience était prévue de longue date », sous entendu bien avant les primaires socialistes.

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