« Un poste exceptionnel ! »

Depuis plus d’un an, Michel Roger est au service du Prince Albert II de Monaco et de ses 35 000 sujets. Pour "7 à Poitiers", le ministre d’Etat de la Principauté a ouvert les portes de sa résidence gouvernementale.

Laurent Brunet

Le7.info

Agenda minuté, garde du corps, berline officielle, ,journées marathon… Depuis mars 2010, tout s’est accéléré dans la vie de Michel Roger. Ce haut fonctionnaire de 62 ans a quitté Poitiers pour poser ses valises sur le Rocher. Quinze mois après son arrivée à la tête de l’exécutif monégasque, son excellence le ministre d’Etat a pris ses repères à l’Hôtel du gouvernement.

La bâtisse est majestueuse. Surplombant la principauté, elle offre une vue imprenable sur le port de plaisance et ses yachts de luxe. L’intérieur, en ,revanche, est surprenant de sobriété. Une simplicité des lieux qui, finalement, colle assez bien à la personnalité de son hôte.

Affable et discret, Michel Roger est parfaitement ,à l’aise dans son nouveau costume de patron d’une minuscule mais opulente cité. « J’ai beaucoup de travail, mais j’ai la chance d’exercer une fonction passionnante. C’est un poste exceptionnel. J’ai toujours essayé de saisir les opportunités quand elles se présentaient à moi. Lorsque le souverain m’a demandé si j’acceptais d’être le premier ministre d’Etat, qu’il choisit librement, j’ai dit oui tout de suite. »

Une fonction complexe

Dans l’esprit du souverain, le juriste poitevin avait le profil idéal. Familier des rouages du pouvoir français, fi n connaisseur des cabinets ministériels, l’ancien inspecteur général de l’Education nationale a aussi siégé pendant trois ans au Tribunal suprême, la plus haute instance judiciaire monégasque (*). Un parcours peu commun dont Michel Roger tire encore les enseignements.

« Tous les jours, je mets en application ce que j’ai appris aux côtés de René Monory, Jean-Pierre Raffarin et Jean Lecanuet. » Deuxième autorité après le Prince, le ministre d’Etat occupe un poste-clé à Monaco. Entouré de cinq conseillers il dirige les services publics, commande la police et préside le conseil de gouvernement. « C’est une fonction complexe. Je suis responsable de l’administration du pays, mais je dois aussi être proche de la population, sur le terrain, rencontrer les commerçants… J’essaie d’appliquer la maxime de René Monory : voir loin et gérer concrètement.»

Sur son bureau bien ordonné, les dossiers s’empilent. Ce ne sont pas les sujets de préoccupation qui manquent dans ce petit royaume de 35 000 âmes où cohabitent 120 nationalités différentes. « Le Prince m’a adressé une feuille de route avec deux axes prioritaires renforcer l’attractivité de Monaco et moderniser l’Etat. C’est un challenge important. »

Poitiers pour se ressourcer 

Les journées d’un ministre d’Etat sont interminables et le rythme soutenu. « Je commence vers 8h et je termine rarement avant minuit. En plus des réunions, des rendez-vous, ,des audiences et des dossiers à traiter, j’ai un rôle important de représentation à jouer. Et il se passe toujours quelque chose à Monaco. » 

Quand il veut se ressourcer, Michel Roger quitte la principauté et l’appartement qu’il occupe avec sa femme dans sa résidence gouvernementale, pour retrouver son Poitou natal. « J’essaie de rentrer un week-end sur trois. J’ai encore beaucoup d’amis à Poitiers et j’y ai conservé ma maison. » Et demain, après Monaco? « Je n’y pense pas. Je n’ai jamais fait de plan de carrière et j’approche d’un âge où ce serait idiot d’en faire. La suite, on verra…»

 

(*) En 1986, Michel Roger a été chargé de mission au cabinet de René Monory, alors ministre de l’Education nationale, puis son conseiller technique pendant six ans au Sénat. De 2002 à 2005, il a intégré le cabinet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, comme conseiller pour la jeunesse, l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche.

 

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