Les petites flammes de Pigalle

« Pigalle », groupe de rock au long cours, donnera un concert exceptionnel au Parc de Blossac, ce soir (21h). Entretien express avec son leader, François Hadji-Lazaro.

Antoine Decourt

Le7.info

« Pigalle », le nom du groupe, a toute une histoire... Est-ce encore possible de la raconter ? 
« Il y a deux éléments fondateurs. Tout d'abord, nous avons débuté en répétant dans une cave du quartier de Pigalle. De ce fait, le nom du groupe s'est imposé de lui-même. Qui plus est, Pigalle est connu à travers le monde. En reprenant ce patronyme, cela coïncidait assez bien avec notre volonté de devenir un groupe reconnu à l'international (rires). »

Votre tube « Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs » explique-t-il ce lien particulier entre le quartier et le nom du groupe ? 
« Il faut arrêter de faire des raccourcis aussi simplistes. Je ne retiens qu'une seule chose de cette chanson: le poids des mots. Quand je l'ai écrite, il n'était pas dans ma volonté de rendre hommage à un lieu particulier. Je souhaitais juste rappeler le Pigalle d'une époque révolue, celui de tous les vices... Dernière précision, la salle du bar de la rue des martyrs n'a jamais existé. »

Malgré dix ans d'interruption, le groupe soufflera ses vingt-cinq bougies en 2012. Quel a été votre secret pour ne jamais perdre la flamme ?
« Chacun de notre côté, nous avons toujours joué dans plusieurs groupes. Moi, c'était avec les « Garçons Bouchers » et « Los Carayos ». Entretemps, je suis même devenu acteur et producteur. Bref, nos diverses expériences nous ont permis de sans cesse nous renouveler. »

Vos qualités de multi-instrumentistes sont-elles également une raison de cette longévité ?
« Pour sûr ! Dans ma jeunesse, j'ai été énormément influencé par Bob Dylan. Et ce qui me plaisait chez lui, c'est qu'il avait une faculté toute particulière à puiser son inspiration dans les musiques traditionnelles et folkloriques. Sans le copier, nous nous sommes juste évertués à opérer la même démarche. Jj'ai découvert nombres d'instruments que j'ai réutilisés de façon un peu plus rock. Ainsi, nous avons perpétuellement créé de nouvelles sonorités. »

Quel regard posez-vous sur la nouvelle scène française ? 
« Je vais être très critique... Pour ne pas être trop méchant, je dirais qu'elle m'ennuie. J'avais pourtant cru qu'Internet faciliterait l'émergence d'artistes véritablement créatifs. Malheureusement, à quelques exceptions près, les jeunes se renferment dans des tiroirs musicaux. Tout le monde fait la même chose. Ça frise le ridicule. »


• « Christophe Ravet et les Rolling Sonotones » joueront en première partie

À lire aussi ...