Justine a « imaginé toutes les difficultés »

Difficile de trouver un jeune enseignant enthousiaste à l’idée d’évoquer les coulisses de son métier. A quelques jours de sa première rentrée, Justine détaille les préparatifs d’une année qu’elle envisage « sereinement ».

Romain Mudrak

Le7.info

Un témoignage ? Non merci ! Les jeunes enseignants ne parlent pas facilement en public de leur employeur. Certains craignent les représailles de leur hiérarchie, qui pourrait compromettre leur titularisation. D’autres avancent le risque d’être démasqués par leurs futurs élèves, ce qui fragiliserait leur autorité naissante. Âgée d’une vingtaine d’années, Justine a accepté de jouer le jeu sous couvert d’anonymat… 

Lycéens, autant vous le dire tout de suite, le jeune femme a décidé de faire preuve d’autorité pour sa première rentrée. Parachutée dans un établissement poitevin comme elle le souhaitait, Justine, un peu timide mais efficace, va devoir s’imposer devant sa classe. « Attention, pas au point de leur casser les oreilles en criant continuellement », plaisante l’intéressée. 

« Je ne me plains pas » 


Des profs hystériques, elle en a connu durant son parcours scolaire à Poitiers, du bac S au master de recherche. « J’ai compris que se montrer trop froid avec les élèves ne fonctionnait pas. Il faut trouver un juste milieu. » 

Voilà pour ce qu’il ne faudra pas faire ! À l’inverse, Justine compte construire son cours sur les expérimentations. « Dans les matières à dominante scientifique, c’est important d’ancrer le cours dans le quotidien », assure la nouvelle enseignante. Intéressée un moment par une carrière de chercheur, Justine est parée pour répondre aux questions techniques. Mais quid de la pédagogie ? Son second master tourné vers l’enseignement l’a brillamment amenée vers le Capes. 

En revanche, avec la réforme, elle n’a été confrontée à de vrais élèves que durant trois semaines. Suffisant ? « Je ne me plains pas. J’ai eu le temps d’animer toute seule des cours que j’avais préparés. Je me suis rendu compte que les Secondes n’étaient pas très autonomes. Certains me demandaient même s’il fallait utiliser un stylo rouge ou bleu. Heureusement, mon tuteur m’a bien entourée. » 

A quelques jours de la rentrée, Justine est sereine : « J’ai imaginé les pires situations et les réactions que je devrais avoir pour ne pas paraître perdue. » Reste que les ados sont particulièrement imprévisibles ! 

À lire aussi ...