Hilios, le soleil des enfants

Le Centre hospitalier de Poitiers a inauguré, vendredi, l'espace Hilios. Composante de l'Institut médico-judiciaire, cette unité accueillera désormais les auditions des enfants de 2 à 13 ans, victimes ou témoins d'actes répréhensibles.

Romain Mudrak

Le7.info

Hilios signifie "soleil" en grec. Un clin d'oeil à l'administratrice des lieux, Sophie Ntzanis : "Cette salle est volontairement petite pour recréer une sorte de cocon. Nous avons des personnage grands, petits, blonds, bruns, noirs, blancs... Cela aide les enquêteurs à établir le contact avec les enfants et à mieux comprendre ce qu'ils ont à dire." Sur le sol, un tapis reproduit toutes les pièces d'une maison ordinaire. Une façon de localiser éventuellement le lieu d'un incident.

Christine Barbe est responsable de la Brigade des mineurs de la police de Poitiers. Pour elle, l'hôpital est beaucoup plus rassurant que le commissariat pour les auditions : "Quand on dit aux enfants qu'on les emmène dans une salle de jeu, ils nous suivent plus facilement. S'ils aiment les jouets qu'on leur présente, la discussion peut s'engager."

Une vitre sans teint sépare cette salle d'un autre bureau, où un deuxième agent scrute les faits et gestes de l'enfant. "L'audition d'un enfant est souvent très courte. Il faut rester fixé sur le cheminement de l'enquête, explique Christine Barbe. Grâce à une oreillette, un collègue peut me dire ce que je n'ai pas vu ou me souffler des questions complémentaires."

Cet espace est équipé d'enregistreurs et de caméras pour conserver une trace de chaque audition. Les enquêteurs ont également accès à toutes les installations du CHU ainsi qu'à des praticiens dédiés. En une journée, la victime peut être entendue, bénéficier d'une expertise psychologique et d'un examen médical. De quoi limiter la répétition du stress.

Hilios est intégré au coeur de l'Institut médico-judiciaire dirigé par le Pr Michel Sapanet, médecin légiste et auteur de livres à succès. Contrairement à Hilios, l'IMJ effectue des examens non seulement sur les victimes mais aussi sur les prévenus.

photo : Sophie Ntzanis et Pr Michel Sapanet.

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