La série s’arrête à trois

Les troupes de Ruddy Nelhomme ont échoué dans leur quête d’une quatrième victoire consécutive. La faute à un trop grand nombre de pertes de balles et à une défense épisodique.

Nicolas Boursier

Le7.info

Qui l’aurait cru ? Qui aurait cru que moins d’un mois après la terrible désillusion de Limoges, le PB 86 fût capable de retrouver, à ce point, le droit chemin de la reconquête ? Trois victoires en trois matches depuis le camouflet de Beaublanc, où Guillard et les siens sombrèrent à la sirène : ça en dit long sur le mental des troupes. Du coup, ce soir, les septièmes de la classe se trouvaient au pied d’un contrat alléchant et inédit : s’offrir, pour la première fois de la saison, une balance victoires-défaites favorable.
 
Face à eux, des Orléanais plutôt en peine, en tout cas bien loin de l’éclat du dernier printemps, lorsqu’ils échouèrent d’un souffle aux portes de la finale de Pro A. Des Orléanais en peine, certes, mais qui n’ambitionnaient rien moins que de briser l’élan de l’impétueux voisin du Poitou.

La clé de l’entame ? Une défense aux ailes étouffante, qui poussait régulièrement les locaux à la faute. Huit balles perdues en une seule mi-temps et autant de déchets sur des paniers « faciles » : il n’en fallait pas plus pour que le métronome Hill (12 points en vingt minutes) et le nouvel All Star Marc-Antoine Pellin ne portent les leurs en tête à la pause (34-41).
 
Nivins pris en tenaille
 
Malgré un premier quart intéressant (21-18) et l’apport physique du trident Nivins-Badiane-Guillard sous le cercle, le PB venait de payer au prix fort son manque de lucidité dans les transmissions et son anémie en attaque (13 sur 33).
 
Un énorme coup de collier s’imposait dès lors. Gray était le premier à tirer la bride, d’un maître-tir longue distance (39-43).Ses premiers points après vingt-trois tours de cadran ! Il était aussitôt suivi par Badiane, auteur de son quatrième dunk de la partie. Enfin, les Arènes, engoncées dans leurs doutes, se reprenaient à respirer… Quelques secondes. Quelques secondes seulement. Juste le temps pour Nivins, pris en tenaille entre Raposo et Greene, de gâcher deux occasions en or et pour le duo Hill-Young de faire feu par-delà la ligne de vérité.
 
En un coup de cuiller à pot, Orléans venait de reprendre ses distances (47-56). Et s’offrait même un nouveau joli pécule de la main de l’impeccable Greene (51-62).
 
Malgré Smith

 
Au virage du dernier acte, Poitiers traînait encore neuf points de débours. Le fardeau d’une imprécision criante de vérité. Smith avait beau se démener, son engagement ne pesait pas bien lourd sur des débats devenus crispants. La toile tissée sous le cercle par Raposo et Greene commençait vraiment à faire mal, Guillard et Nivins en perdant jusqu’à leur basket. Aïe ! (56-67, 32e).
 
Alors quoi, le PB allait-il mourir sans combattre ? Pas le genre de la maison. Encore moins celui de Nelhomme, qui décidait de jouer plus « petit », en sortant Guillard pour Dallo. Peine perdue, là encore. Une mésentente entre Gray et Nivins offrait même à Lebrun la jubilation d’un contre assassin (67-77). Un contre sans retour pour un PB en panne de souffle et qui s’asphyxiait définitivement au poteau d’une partie trop tôt abandonnée.
Sans doute le voyage de mercredi au Havre avait-il laissé des traces. Mais sur les livres de comptes, il n’est d’autre trace qui importe que celle des victoires. Poitiers s’arrête à cinq. On devra attendre encore un peu pour équilibrer la balance.
 
La fiche
Poitiers (Arènes). 3800 spectateurs. Arbitrage de MM. Viator, Vansteene et Gueu. Poitiers Basket 86 – Orléans Loiret Basket : 81-90. Mi-temps : 34-41. Scores par quart-temps : 21-18, 13-23, 19-21, 28-28.
 
POITIERS : Gray (7), Dobbins (9), Smith (25), Guillard (5), Nivins (17), puis Harley (0), Badiane (12), Dallo (6). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
ORLEANS : Pellin (8), Green (13), Hill (20), Greene (13), Raposo (4), puis Young (13), Lebrun (10), Eito (3), Viney (6). Entraîneur : Philippe Hervé.

 Ils ont dit
Ruddy Nelhomme, entraîneur de Poitiers : « Je regrette que nous ayons failli sur deux ou trois stops défensifs. On a failli recoller à plusieurs reprises, mais on a alors perdu des rebonds et trop de balles à ces moments-clés. Prendre 90 points, ce n’est pas dans les standards de nos dernières prestations. Maintenant, je ne me cherche aucune autre excuse que le non-respect de ce qui avait été prévu. »
 
Philippe Hervé, entraîneur d’Orléans : « Ce soir, on fait un très bon match de basket, en termes d’intensité et de choix offensifs notamment. On a bien défendu en poste bas, et c’est en partie ce qui fait la différence. Tout ceci est très consistant et très satisfaisant, car Poitiers n’est jamais facile à prendre dans sa salle. Mais là, on l’a empêché de respirer. Et encore, on a été déficients à trois points… »
 
Pape Badiane, pivot de Poitiers : « Tous les matches, on doit être prêts à de tels combats. Orléans nous a imposé une grosse pression, c’est la philosophie de son coach, qui repose sur de la solidité extrême et de l’agressivité. Nous ? On a été moins bons en défense et on a perdu trop de ballons. Il va falloir de nouveau se remobiliser et car on a vraiment eu trop de déchets. »
 
Ahmad Nivins, pivot de Poitiers : « La prise à deux sur moi, je m’y attendais un peu. C’est dur, mais ça peut aussi libérer des espaces pour mes partenaires. Ce qui nous a manqué, c’est de faire les choses bien au moment où il fallait les faire. Eux ont su rentrer les paniers aux instants cruciaux, nous non. Cela fait toute la différence. En défense, ils se sont montrés plus costauds, plus liés. A nous de retravailler ce secteur qui, normalement, doit être notre marque de fabrique. »
 
 

 

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