Celle-là fait encore plus mal

Hyper solide pendant toute la première mi-temps, le PB a péché physiquement après la pause, s’inclinant sur des détails. Avec quatre défaites d’affilée, Nelhomme et ses hommes s’apprêtent à vivre une trêve délicate. Tragédie en quatre actes…

Nicolas Boursier

Le7.info

Défense en marche

Dans le sillage d’un Dobbins métronomique, les premiers pas poitevins sont appliqués. La prise à deux de Nivins et Guillard sur Batista fait son œuvre sous le cercle. Le géant brésilien est pourtant le seul à entretenir la flamme, les extérieurs étant privés de munitions.

Smith a pris le relais de Dobbins, le PB son envol (13-4). Les deux hommes n’en ratent pas moins un deux contre un d’école. Superbe occasion pour Long et Koffi, qui ramènent le feu dans la maison d’en-face (20-15). Les paniers primés pleuvent dans la raquette poitevine. Heureusement, Guillard, puis Gray, d’un missile longue distance, sont impeccables en attaque. A la sirène, les « blancs » ont repris leurs aises. 25-18

 

Les jeunes au pouvoir

Trop rapidement sanctionné d’une troisième faute individuelle, Pape Badiane doit céder sa place au jeune Mustapha Fall. Dallo assure avec lui une rotation biberon. L’entame s’avère hésitante et a le don de mettre les nerfs de Ruddy Nelhomme en pelote. Faute technique pour l’entraîneur houspilleur. El Amin ne se fait pas prier. 28-24. Et même 28-26 sur une pénétration d’Issa.

Le vent du boulet trace un sillon de déjà-vu. Le PB a suffisamment donné. Dobbins chipe le cuir à l’intermittent El Amin, après avoir claqué dans le filet une tentative limite de Fall. Un Fall qui assure comme un chef, en se jouant de Koffi himself (34-26).

Le MSB ne sait plus vraiment où il en est, perdant des balles à foison et se montrant totalement indigne au-delà de la ligne des 7,25m (0 sur  8). Long, en phase offensive, puis sur une formidable défense sur Guillard, offre enfin une bouffée d’air frais à ses couleurs. Grant ne l’entend pas de cette oreille et pilonne une dernière fois le cercle manceau. Sans Smith, Badiane ni Nivins, le PB assure finalement la parité dans le deuxième quart-temps. 41-34.

 

Le courant coupé

Nivins est revenu sur le parquet pour épauler Guillard, indéboulonnable sur ce match. A Smith, Nelhomme préfère Grant. Bonne pioche ! Le « vieux » décoche un « 3 points » gagnant au buzzer (44-34), imité quelques secondes plus tard par Gray (49-44). Le MSB n’en reste pas moins menaçant et de plus en plus solide en défense. Badiane supplée Guillard, à court de souffle. Le PB aurait-il son traditionnel coup de pompe ? Visiblement. Batista en profite pour faire recoller les siens (49-48).

Il est désormais certain que les Poitevins vont devoir mettre leurs tripes à l’air pour s’en sortir. Charles Kahudi, à trois points, offre au MSB son premier leadership de la partie (49-51). On joue le 28e minute. Le PB est aux abois.

Rien ne va plus. Badiane écope d’une quatrième faute. Mais la lumière ne peut pas s’éteindre. Smith, à 7m, remet le compteur en marche. Au seuil du dernier acte, le PB est toujours vivant. Souffreteux, mais vivant. (53-55)

 

Insoutenable final

Bonne nouvelle : C. Kahudi et Issa sont à quatre fautes. Comme Badiane, de nouveau remplacé par l’immense Fall. Guillard, lui aussi, est revenu. Les débats se musclent et les Arènes sont tout heureuses de voir le shoot à trois points de Long ressortir de l’arceau (56-59). Celui de Sy, hélas, file droit (57-62). Les arbitres, eux, pensent sans doute qu’il n’y a pas assez de spectacle et en rajoutent des tonnes. Dommage, mille fois dommage ! Victor, invisible jusque-là, apporte son écot (59-64), mais le PB ne veut pas mourir. Smith joue les pompiers de service à trois points (63-66). Le money-time devient irrespirable.

Sanctionné comme jamais (cinq joueurs à quatre fautes, Sy sorti à la 39e), le MSB donne le bâton pour se faire battre. Poitiers se montre toutefois trop fébrile aux lancers-francs. 19 sur 29 au total, 21 sur 24 pour les Sarthois. Voilà qui fait toute la différence. La différence de deux petits points qui s’affiche au compteur d’une nouvelle triste soirée de décembre.

 

Les Espoirs battus

Les seize points de Mustapha Fall n’ont pas suffi : les espoirs d’Andy Thornton-Jones ont subi la loi de leurs homologues manceaux (70-89)

 

 

 

La fiche

Poitiers (Arènes). 4350 spectateurs. Arbitrage de MM. Collin, Bretagne et Pierre. Poitiers Basket 86 - Le Mans Sarthe Basket : 69-71. Mi-temps : 41-34. Score par quart-temps : 25-18, 16-16, 12-21, 16-16.

POITIERS BASKET 86 : Grant (10), Dobbins (12), Smith (13), Guillard (7), Nivins (10), puis Gray (13), Badiane (0), Dallo (2), Fall (2). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

LE MANS SARTHE BASKET : El-Amin (11), C. Kahudi (13), Sy (7), Victor (6), Batista (15), puis Koffi (9), Issa (2), H. Kahudi (2), Ceci (0), Long (7). Entraîneur : JD Jackson.

 

 

 

Ils ont dit
Ruddy Nelhomme, entraîneur de Poitiers : « Nous n’avons pas réussi à casser la dynamique des défaites. C’est frustrant, car il y avait de belles choses ce soir. Nous avons fléchi physiquement à l’amorce du troisième quart. Sans nous chercher d’excuse, je pense que le long voyage en bus de Dijon nous a fait très mal. Après ? Eh bien après, il y a ces deux rebonds offensifs qu’on ne prend pas et qui offre un panier miraculeux à Kahudi et ces lancers-francs qu’on n’assure pas. Là est toute la différence. Je suis déçu, car les gars vont passer de sales fêtes. Avec les deux déplacements, à Nancy et Nanterre, qui nous attendent en janvier, on se prépare de sacrées batailles. Il faudra qu’on soit prêts. »
JD Jackson, entraîneur du Mans : « Ce n’est pas encore parfait, mais ça commence à ressembler à quelque chose. Ce soir, nous avons eu beaucoup de mérite à nous imposer dans cette salle et ce contexte hyper  chaud. Les arbitres, sur la fin, nous ont sifflé n’importe quoi et j’ai bien eu peur de la payer cher. Bravo aux gars. »
Antonio Grant, arrière de Poitiers : « Ca fait plaisir de retrouver des têtes connues. L’équipe est différente, mais l’ambiance très sympa. Normalement, il me reste un match de prévu dans mon contrat, je ne sais pas comment ça va se passer. Pour le reste de la saison, je suis certain que les gars vont redresser la tête et s’en sortir. L’an dernier, on a connu bien pire. Et vous vous souvenez ce qui est arrivé à la fin ? »

 

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