Effectifs : le débat relancé

Doit-on réduire le nombre d’élèves par classe en primaire ? Une petite phrase lâchée, le 5 mars, par le directeur des services départementaux de l’Education nationale fait réagir les syndicats d’enseignants et relance le débat.

Romain Mudrak

Le7.info

«Sous un certain seuil, le nombre d’élèves n’est plus suffisant pour faire émerger une dynamique au sein de la classe.» Cette phrase du directeur des services départementaux de l’Education nationale (Dasen) chamboule pas mal de certitudes. En visite au côté du Recteur d’académie à l’école Jacques-Brel, le 5 mars, Christian Arnaud a justifié, devant des représentants de parents d’élèves, les taux d’encadrement moyens pratiqués dans la Vienne (entre vingt et vingt-trois élèves par enseignant). « Une étude du Groupement français d’éducation nouvelle a démontré qu’au-dessous de dix-sept élèves, la classe était moins réactive. Les bons élèves ne tirent plus les autres. L’émulation diminue. » Bien sûr, le niveau socioculturel et sociolinguistique des élèves doit être pris en compte. De même, les classes uniques du monde rural échappent à cette théorie, nuance Christian Arnaud. Comme celles baignant dans la « pédagogie participative » (les élèves doivent résoudre des problèmes dans toutes les disciplines, par petits groupes de niveau équivalent). Cette dernière ne serait appliquée quasiment nulle part.
Un directeur d’école de la Vienne estime que l’effectif maximal en CP devrait se situer autour de quinze. Pour lui, « la théorie du Dasen ne vise qu’à justifier le manque de moyens humains dans le primaire ». En 2011, une note du Centre d’analyse stratégique classait la France dernière des trente-quatre pays de l’OCDE pour l’encadrement des élèves.
Depuis ce rapport, la gauche a promis 60 000 emplois de professeurs d’ici 2017. Dans la Vienne, les syndicats restent sur leurs gardes. à la rentrée, vingt-cinq postes supplémentaires d’enseignants seront affectés au premier degré. Mais pour Matthieu Meneau, porte-parole du Snuipp-FSU, « une bonne partie risque d’être utilisée pour remplacer les nouveaux enseignants en formation et pour le dispositif « Plus de maîtres que de classes » ». Le débat reste ouvert.

 

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