Vitalis dévoile son plan pour la rentrée

Annoncé de longue date, le nouveau plan de circulation des bus de l’agglomération poitevine prendra effet au 30 août. Renforcement des lignes structurantes, création de parcs relais, raccourcissement des temps de parcours… Vitalis est clairement en (re)conquête.

Florie Doublet

Le7.info

Quelques jours après avoir soumis son rapport aux élus de Grand Poitiers, Vitalis a dévoilé les contours de son nouveau réseau, à compter du 30 août. Les deux événements ont évidemment un lien car, comme l’admet sans ambages l’Adjointe aux Transports, Anne Gérard, « aucun changement majeur n’était intervenu depuis 2002 ». A moyens presque constants, la régie de transports a a donc planché sur un plan de reconquête, qui s’articule autour de plusieurs fondamentaux : des lignes plus directes, des temps de parcours raccourcis et des fréquences de passage augmentées sur les grands axes. L’objectif de cette refonte consiste à rendre le transport en commun le plus attractif possible.

Pour ce faire, Grand Poitiers mise sur « l’intermodalité », c’està- dire la mixité des transports. Dès la rentrée, quatorze parcs relais seront à la disposition des usagers. Ils pourront y déposer leurs voiture, moto ou vélo gratuitement et achever leur trajet en bus. « Nous avons identifié une forte demande des actifs, qui souhaitent se rendre sur leur lieu de travail le plus aisément et rapidement possible », explique Thierry Wischnewski, directeur général de Vitalis. Les lignes dites « reflex » permettront, de fait, de relier facilement les zones d’activités aux zones résidentielles : Milétrie-Futuroscope (1) ; Lavoisier-Lavoisier (2), Buxerolles- Poitiers Sud (3). Désormais, les usagers n’auront plus à se préoccuper des horaires de passage : de 7h à 19h, toutes les dix à vingt minutes, un bus viendra les « cueillir » aux arrêts.

Objectif +5% de fréquentation

La refonte du réseau ne s’arrête pas là. Le tracé des lignes secondaires -de « maillage »- a, lui aussi, été modifié. En septembre, les chauffeurs emprunteront le même itinéraire qu’un automobiliste pour desservir les communes périphériques. « En clair, les bus ne passeront plus dans tous les petits quartiers des villes de l’agglomération, éclaire Alain Tanguy, vice-président aux Transports de Grand Poitiers. Ils emprunteront la route la plus droite possible. » La fréquence, là encore, sera dopée. Entre 6h30 et 20h30, les bus passeront toutes les vingt à trente minutes maximum.

Toujours au rayon des innovations, Vitalis va mettre en place une nouvelle ligne express. La 31 permettra, « à titre expérimental », de relier Poitiers-Sud au Futuroscope en moins de 30 minutes. Pas de changement, en revanche, pour la 1Express, qui évolue entre Notre-Dame et le Futuroscope. Toutes ces nouveautés, prélude à l’entrée en vigueur du Bus à haut niveau de service, servent un but précis : augmenter le trafic de voyageurs de 3 à 5% dans les années à venir. Thierry Wischnewski reconnaît que le challenge est de taille. Depuis trois ans, le nombre de voyages par habitant(e) a diminué, passant de 109 en 2012 à 107 en 2014. Les recettes, quant à elles, sont également en baisse de 4% depuis 2013, malgré une augmentation tarifaire. « Nous allons redonner un souffle nouveau au réseau, promet le directeur. Il est très facile de se déplacer en voiture dans l’agglomération. Pour concurrencer l’automobile, il faut être solide, mais on va y arriver ! » Le 31 août, Vitalis proposera la gratuité sur l’ensemble de son réseau. L’essayer, c’est l’adopter ?

 

Le climat social toujours tendu

Le taux d’absentéisme des salariés de la régie reste à un niveau équivalent à celui de 2013. Il frôle les 9% sur l’ensemble de l’effectif (330 équivalents temps plein). « C’est un niveau comparable à celui d’autres entreprises du secteur », assure Thierry Wischnewski. La plupart des absences sont dues à des arrêts maladie. Les syndicats avancent une autre explication. « Le climat social est très tendu. Au 31 décembre 2014, Vitalis était redevable de 4976 jours de congés à ses salariés. L’effectif n’est pas suffisant, on rappelle des chauffeurs pendant leurs jours de repos pour assurer le service », s’agace Sévérina Plaud, déléguée de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa). Le recrutement de cinq agents de conduite, en septembre, devrait apporter une bouffée d’air frais.

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