Stop au harcèlement téléphonique

Le démarchage commercial par téléphone s’est considérablement développé au cours des dernières années. Derrière les appels impromptus, se cache une machine bien huilée, dont les méthodes demeurent mystérieuses et frôlent parfois l’illégalité. Une donne qui pourrait être amenée à changer, avec l’émergence d’une liste officielle d’opposition.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Dring dring. À l’heure du déjeuner, la sonnerie du téléphone retentit. « Bonjour monsieur, Pierre, conseiller clientèle de la société… » Ce scénario, vous l’avez tous déjà vécu au moins une fois. Au bout du fil, votre charmant interlocuteur vous parle rénovation, énergies renouvelables, forfaits téléphoniques… Et vous, ça vous agace. Du moins si l’on en croit une enquête menée par le magazine 60 Millions de consommateurs auprès de plus de cinq mille de ses lecteurs. 99% des personnes interrogées déclarent que les appels de démarchage ont peu d’intérêt et les dérangent souvent. « C’est bien connu, si votre téléphone sonne entre 12h15 et 14h, il y a une chance sur deux que ce soit une plateforme commerciale », déplore René Paillat, bénévole à l’UFC Que Choisir de la Vienne.

Vous avez beau être sur liste rouge, filtrer vos appels, alerter les autorités… Rien n’y fait. Mais les choses pourraient bientôt évoluer, avec la création, à l’automne, d’une liste d’opposition, qui garantira aux personnes y ayant inscrit leurs coordonnées de ne plus recevoir d’appels intempestifs. Seuls les éditeurs de presse, les associations caritatives et les instituts de sondage seront théoriquement autorisés à les contacter.

« Des consignes pour rappeler »

Si cette liste, dont le nom n’est pas encore connu, est attendue par beaucoup de Français, elle ne fait pas le bonheur des call centers, qui ont bien souvent du mal à admettre faire du démarchage. Ainsi, aucun centre de relation client de la Technopole du Futuroscope ne sent concerné par le sujet. Certains d’entre eux sont pourtant prestataires de services d’opérateurs de téléphonie ou de chaînes de télévision à péage.

Lisa(*), qui a récemment passé un entretien d’embauche dans l’un de ces centres, décrit des méthodes qui flirtent avec l’illégalité. « Les employés ont pour consigne de rappeler les personnes régulièrement, jusqu’à ce qu’elles écoutent le message commercial, souscrivent à une offre ou achètent un produit, raconte-t-elle. Le plus fou, c’est que des primes sont attribuées si les appels dépassent 1’30’’. » La frontière avec le harcèlement est mince…

(*)Le prénom a été modifié.

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