Le Plaidoyer de "Demain, La Faute-sur-Mer"

Les trois prévenus qui sont jugés, à partir de cette semaine par la cour d’appel de Poitiers, dans le procès en appel de la tempête Xynthia, bénéficient du soutien d’une centaine de Vendéens. Tous réunis au sein de l’association « Demain, La Faute-sur- Mer ».

Arnault Varanne

Le7.info

« Lorsqu’on se croise dans la rue, on se dit bonjour… ou pas. » L’aveu est signé Renaud Pinoit, président de l’Association des victimes des inondations de La Faute (Avif). C’est peu dire qu’il existe une certaine défiance vis-à-vis des soutiens de René Marratier, Françoise et Philippe Babin.

Les trois « Fautais », condamnés en première instance à respectivement quatre, trois ans et dix-huit mois de prison ferme pour homicide involontaire, comparaissent depuis hier à la barre de la cour d’appel de Poitiers. Alain Barreau, ancien élu à L’Aiguillon-sur-Mer, est aux premières loges dans l’immense salle des Pas Perdus. L’association « Demain, La Faute-sur-Mer » et ses cent vingt-neuf membres, dont il fait partie, espère que la cour d’appel regardera les tragiques événements de février 2010 avec un autre oeil. « Nous sommes en désaccord avec la décision de justice rendue par le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne. Bien sûr, vingt-neuf morts, c’est épouvantable. Mais le premier procès n’a pas regardé le droit, juste le côté émotionnel», estime Alain Barreau.

Avec les mêmes éléments dans le dossier, il espère « un jugement différent », au terme des trois semaines d’audience. Alain Barreau le sait, les prévenus seront une nouvelle fois sous le feu nourri des médias -plus de soixante-dix journalistes accrédités- et soumis à une pression énorme.

Le procès de la négligence

« A aucun moment nous n’avons eu d’appel de la préfecture de Vendée concernant une éventuelle submersion littorale. Il s’agissait simplement d’une tempête de vent. Sinon, vous pensez bien que nous aurions fait évacuer les populations ! », plaide l’ex-adjoint au maire de l’Aiguillon. Les faits reprochés à l’ancien maire René Marratier vont bien au-delà du dispositif d’alerte préalable à la terrible nuit du 27 février 2010. La cour d’appel lui reproche son « défaut d’information » sur les « risques réels et sérieux d’inondation » et, « malgré les rappels de la préfecture », l’absence de « Plans communaux de secours, et de sauvegarde et d’un Document d’information communal sur les risques majeurs (Dicrim) ». La liste des négligences coupables est longue de dix mentions.

Françoise Babin, son ex-adjointe à l’Urbanisme, et son fils Philippe, agent immobilier depuis 1995, font l’objet de chefs d’accusation presque similaires, où les termes de « mise en danger » et d’« homicides involontaires » résonnent d’une même voix sentencieuse. Les magistrats de la Cour d’appel ont désormais trois semaines pour informer et confirmer le jugement émis en première instance, aux Sables-d’Olonne.
(*) Association des victimes des inondations de La Faute.

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