Le centre-ville peut mieux faire

Dans le centre-ville de Poitiers, la vacance commerciale est en baisse par rapport aux années précédentes. En dépit de cette tendance, quatre-vingt-douze boutiques seraient encore vides aujourd’hui.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Les enquêtes sur la vacance commerciale dans le centre-ville de Poitiers se suivent, mais ne ressemblent pas. Dans un article paru le 11 janvier dernier, le journal Le Monde, s’appuyant sur plusieurs sources (Procos, Apur, CNCC), l’estimait entre 1 et 5%. Douze jours plus tard, nos confrères de Centre Presse annonçaient 10,5%. Alors, qu’en est-il vraiment ? « Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est qu’il y a quatre-vingt- douze locaux vacants sur l’ensemble du centre-ville, explique Patricia Persico, adjointe au maire de Poitiers en charge du Commerce. Bien sûr que nous aimerions que la vacance commerciale soit moins importante. Mais nous sommes plutôt bien positionnés par rapport aux villes voisines. » Sur ce point, l’élue a raison. Aux alentours, Châtellerault, Cholet, Châteauroux et Limoges ne sont pas meilleures élèves.

Du côté des associations de commerçants, le son de cloche n’est pas tout à fait le même. « Nous dénombrons entre cent et cent vingt boutiques vides », estime Mathieu Cognard. L’animateur de Poitiers Le Centre note « une forte augmentation ces dernières années » et pointe du doigt la nouvelle circulation en centre-ville, le changement de mode de consommation, la crise économique, la baisse du nombre d’emplois salariés dans le département...

Boutiques éphémères, la solution?

Mairie et commerçants tombent toutefois d’accord pour dire qu’« on arrive à faire venir du monde en centre-ville, à l’occasion des soldes ou d’événements particuliers ». Patricia Persico annonce même une fréquentation moyenne de trente mille personnes par jour en décembre dernier. « Des habitudes de pas- sage et des flux se créent, c’est bon signe, reprend l’adjointe. Aujourd’hui, il y a plus de fréquentation en centre-ville que dans les centres commerciaux en périphérie. » De quoi redonner de l’espoir aux propriétaires de locaux vacants, qui n’hésitent plus, désormais, à entamer des travaux de rénovation pour attirer d’éventuels repreneurs.

Patricia Persico voit également dans les boutiques éphémères un moyen de relancer le commerce. « C’est un excellent outil que nous devons mettre à la disposition des entrepreneurs qui hésitent à sauter le pas. » Mathieu Cognard, lui, se montre plus prudent. « Les boutiques éphémères sont un effet de mode. Elles résolvent de manière très ponctuelle le problème, même si elles peuvent permettre à des entrepreneurs de tester un produit ou un concept, sans trop de risques. »

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