Séquestrée, torturée et tuée

Un couple d’Argenton-l’Eglise a été mis en examen et écroué, hier, à Poitiers, pour « arrestation, enlèvement, séquestration suivis de mort ». Le corps sans vie de sa victime avait été retrouvé, vendredi, à Saint-Léger-de-Montbrillais, dans le Nord-Vienne.

Florie Doublet

Le7.info

Elle s’appelait Claudine Brossard, avait 57 ans et vivait à Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire. Sa disparition avait été signalée courant décembre par ses voisins. Sa fin de vie aura été un calvaire inimaginable. La victime dont le corps avait été découvert, vendredi matin, par des éboueurs de la Communauté de communes du Pays loudunais, à Saint-Léger-de-Montbrillais, a été séquestrée et torturée pendant deux mois.

L’enquête de gendarmerie a rapidement permis de mettre la main sur les coupables présumés : André Royer, 55 ans et Marie-Pierre Espinoza, 46 ans. Après avoir été entendus par un juge d’instruction, hier matin, au tribunal de Poitiers, ils ont été mis en examen et écroués pour « arrestation, enlèvement, séquestration suivis de mort ». Le juge a également retenu contre André Royer la qualification de « torture et actes de barbarie commis de façon habituelle sur personne vulnérable ». La victime était placée sous curatelle. Des faits pour lesquels le couple encourt la prison avec perpétuité.

« Dans un état catastrophique »

D’après le procureur adjoint, Patrick Mairé, les suspects ont nié les faits au début de l’audition, avant de reconnaître que la victime était séquestrée au domicile de Monsieur Royer, à Argenton-l'Eglise, depuis décembre 2015. « Il semblerait qu’il souhaitait faire de madame Brossard son esclave. Selon ses propres déclarations, la victime était dans un état de santé catastrophique et il ne se faisait guère d’illusions sur le fait qu’elle allait mourir. Le couple soutient pour l’instant que la victime était encore vivante lorsqu’il l’a abandonnée. C’est encore un point à éclaircir. »

L’autopsie a permis de constater que son corps portait d’importantes traces de coups et de brûlures. « Un certain nombre de traumatismes nous permet de conclure qu’elle a été étranglée. La cause de la mort reste à confirmer. » Les suspects n’ont aucun antécédent judiciaire. « Le motif avancé par Royer est la vengeance, suite à un vieux différend qui aurait opposé ses parents à la victime. » L’enquête se poursuit sous l’autorité du juge d’instruction. Le degré d’implication de chaque suspect devra être évalué.

 

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