Les femmes en imposent

Elles sont militaire, chef d’entreprise dans le BTP et chauffeur routier. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le « 7 » a rencontré trois femmes qui, à leur manière, font reculer les stéréotypes.

Florie Doublet

Le7.info

Les métiers ont-ils un sexe ? A cette question, Alix, Catherine et Marie-Hélène répondent par la négative. Elles exercent respectivement les métiers de militaire, chef d’entreprise dans le BTP et chauffeur routier. Elles mènent des carrières brillantes, dans des milieux d’hommes, en faisant fi des préjugés. « J’ai toujours été attirée par la rigueur, la discipline et le sport, assure le sergent Alix. Devenir militaire était une évidence. »

Au cours de sa formation, la jeune femme de 22 ans a dû affronter des parcours d’obstacles et des exercices physiques éreintants. Elle n’a jamais baissé les bras. « Ce qui compte, c’est le mental, assure-t-elle. Quand je voyais des « gros muscles » abandonner, je me disais « Toi, tu vas aller au bout ». » Si elle aime se mesurer aux hommes, c’est avant tout par goût du « défi ». « J’ai dû faire mes preuves, comme tout le monde. L’armée fonctionne au mérite. Nous sommes tous sur un pied d’égalité. »  Le sergent Alix espère bientôt intégrer l’école militaire interarmes et devenir officier. Rien ni personne ne pourra la détourner de son objectif.

L’opiniâtreté et la persévérance sont deux qualités partagées par Marie-Hélène. Cette pimpante quinquagénaire est chauffeur routier. Un métier qu’elle exerce avec passion depuis près de quinze ans. Si, aujourd’hui, tous ses collègues la respectent, elle a dû lutter pour s’imposer. « Le plus difficile a été de trouver une entreprise qui me fasse confiance, raconte-t-elle. Les patrons trouvaient toujours des excuses pour rejeter mon CV, mais je savais qu’ils ne voulaient tout simplement pas de femme. Seul un dirigeant a osé me le dire franchement. »

« Je ne vous ai rien demandé »

A l’inverse, Ouvray Transport, à Lencloître, lui a ouvert les bras. Et ses collègues masculins se sont montrés « prévenants ». « Je me suis sentie épaulée dès mon arrivée », assure-t-elle. Néanmoins, elle n’a pas échappé à certaines remarques déplacées, émises par de purs inconnus. « Un jour, alors que je débâchais mon semi, un homme m’a sorti « Tu as voulu faire un boulot de mec, eh bah tu vas te débrouiller toute seule ! » » Ce à quoi Marie-Hélène a répondu sans se départir de son sens de l’humour : « ça tombe bien, je ne vous ai rien demandé. »

Catherine Lathus n’a, elle, jamais eu à répliquer à des remarques sexistes. La dirigeante de l’entreprise de bâtiment Moreau- Lathus, à Iteuil, assure que le secteur « s’ouvre de plus en plus aux femmes ». « A une époque, il pouvait existait un phénomène « d’auto-censure », mais une page s’est tournée, ajoute-t-elle. Nos compétences ne sont plus à prouver. » A bon entendeur…

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