Le livre sort de sa boîte

Trois ans après l’installation de la première « boîte à livres », à Poitiers, de nouvelles bibliothèques communautaires s’installent dans l’agglo et le reste du département. Avec un objectif clair : démocratiser la lecture.

Dans le hall de l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) de Poitiers, le va-et-vient incessant des étudiants est imperturbable. Personne ou presque ne remarque le petit cabanon en bois installé depuis le début du mois, à proximité de l’entrée. Curieuses, Marie et Laura s’approchent de ce drôle d’objet portant l’inscription « Ruche à livres ». La notice explicative indique ceci : « Cette jolie cabane propose des livres, revues, BD... Chacun est libre d’en prendre et/ou d’en déposer des nouveaux ! Servez-vous, c’est gratuit. » Sans tarder, Marie s’empare d’un livre de poche et assure qu’elle reviendra déposer tous ceux qu’elle ne lit plus chez elle. Laura trouve, quant à elle, « l’idée super originale ».

Le concept n’est pourtant pas nouveau à Poitiers. En 2013, un collectif d’habitants installait la première « boîte à livres » de l’agglo au Local. Séduits par le concept, plusieurs conseils de quartier lui ont emboîté le pas. Saint-Eloi, Trois-Quartiers, Buxerolles... « C’est dans l’air du temps, explique Elise Levannier, documentaliste à l’Espe. Il y a un réel engouement pour le partage depuis quelques années. L’idée de la boîte à livres, c’est de donner goût et accès à la lecture. C’est un complément à la bibliothèque. Plus simple et plus accessible. »

« Très peu développé en milieu rural »

« Simple et accessible », c’est également ce qu’a voulu faire la mairie de Vouillé, en installant, mi-mars, sa boîte à livres en plein cœur du bourg. Dans la petite commune de 3 600 habitants, l’objectif était clair. « Nous voulions expérimenter ce concept, très peu développé en milieu rural, précise Marie-Laure Capillon, adjointe au Cadre de vie. La boîte à livres offre un accès permanent à la culture, notamment lorsque la médiathèque est fermée. Les usagers peuvent prendre ou déposer des livres le dimanche, la nuit, quand ils le souhaitent. »

Installée, à l’abri de la pluie, dans une cabine téléphonique désaffectée, la boîte contient déjà une centaine d’ouvrages, déposés depuis deux semaines par les bibliophiles. Depuis les bureaux de la mairie, l’adjointe « observe les gens consulter les livres, les ranger, s’asseoir sur le banc à côté quelques minutes pour lire ». Face au succès du dispositif, la Mairie réfléchit désormais à l’étendre aux CD et aux DVD. à contre-courant de la culture web.