Un budget calqué sur les déboires de Poitou-Charentes

Hier soir, Alain Rousset a présenté à la presse le budget primitif 2016 d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Malgré les dettes de Poitou-Charentes, le président et ses équipes ont limité l’augmentation de l'enveloppe globale et fait de l’emploi et du développement économique leurs priorités.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Face aux journalistes, Alain Rousset s’est improvisé professeur de finances publiques pour présenter le budget primitif 2016 d’ALPC, qui s’élève à 2,8 milliards d’euros et sera voté ce vendredi. Hier soir, à la Maison de la Région de Poitiers, le président, marqueur en main, a appuyé ses propos de chiffres et schémas pour éclairer son auditoire face à la complexité de la situation financière régionale. Et pour cause. Afin de résorber les retards de paiement (128M€) et de rééquilibrer certains budgets (69M€) de l’ex-Poitou-Charentes, Alain Rousset et ses équipes ont dû augmenter le budget de 116M€ (+4,82%). «Il est nécessaire d’engager, de suite, le redressement des finances de la partie Poitou-Charentes», a insisté l’élu, avant d’expliquer que la Région avait réalisé un effort propre de 99M€, pour limiter la hausse du budget. « Ces économies sont faites sur un certain nombre de postes, a-t-il déclaré, sans s’étendre. Il est évident que cela va réduire la capacité d’investissement de la Région. Nous allons donc faire évoluer un certain nombre de politiques, arrêter de financer les routes, les crèches, les Ehpad... Ce n’est plus de notre compétence. »

La TICPE rétablie en Poitou-Charentes

À la question des conséquences immédiates pour l'ex-région, le président a tranché net. « Ça ne fera pas mal au Poitou-Charentes. Pour être clair, c’est le budget de l’Aquitaine qui va absorber l’effort. » Pas sûr que cette déclaration soit du goût des élus aquitains, au moment de la séance plénière de vendredi. Sur la répartition des finances de la Région, Alain Rousset a confirmé que la priorité serait donnée « à l’emploi, au développement économique, à l’agriculture, au décrochage scolaire et à l’innovation ». Il a, en outre, confirmé le retour de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) en Poitou-Charentes, à compter du 1er juillet. En se montrant toutefois rassurant: « La part de la Région est infime. Les gens ne verront pas la différence à la pompe. »

Pendant près d’une heure et demie, le président d’ALPC a détaillé un programme budgétaire ambitieux et expliqué certains de ses choix, notamment celui de supprimer les Nuits Romanes. « J’en suis désolé, mais je n’ai pas le choix. Je ne vais pas engager plus que ce que j’ai sur le budget, ce n’est pas le genre de la maison. » Avant d’ajouter que la Région finance près de cent cinquante autres festivals en Poitou-Charentes. Vendredi, Alain Rousset fera assurément face à une assemblée interrogative sur certaines décisions. « Il faudra plus qu’un mandat pour faire redescendre l’endettement à deux ans. Mais je suis en pleine forme », a-t-il conclu, sourire aux lèvres.

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