La folie Pokémon Go

Sortie officiellement mi-juillet, l’application Pokémon Go fait fureur auprès des geeks de tous âges. Jamais, dans l’histoire du jeu mobile, une application n’aura rassemblé autant d’adeptes et suscité un tel engouement populaire dès son lancement. À Poitiers, ils sont des milliers à dégainer jour et nuit leur portable à la recherche de Pokémons.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

« Attrapez les tous. » Cette phrase, tous les jeunes des générations 80 et 90 la connaissent. Créée en 1996, la franchise Pokémon a depuis, conquis le monde, forte de jeux vidéo et dessins animés très prisés des ados. Mais, il faut bien l’avouer, voilà quelques années déjà que Pikachu and co semblaient tombés aux oubliettes. Jusqu’à cet été. Outre les événements tragiques de Nice et Saint-Etienne-Du-Rouvray, ainsi que la défaite des Bleus en finale de l’Euro, on retiendra de la pause estivale le véritable carton du jeu mobile Pokémon Go.

À Poitiers, plusieurs milliers de personnes ont téléchargé l’application et rejoint la communauté de joueurs. Le principe est assez simple. « Vous êtes un jeune « dresseur » et devez capturer un maximum de Pokémons, que vous ferez ensuite progresser, pour gagner de l’expérience et conquérir des « arènes », explique Yoshi El Dino, administrateur du compte Facebook « Pokémon Go Poitiers ». Pour cela, vous devez marcher, en suivant vos déplacements sur la carte, qui apparaît sur votre écran et correspond en tout point à celle du monde, et attraper les Pokémon en les visant avec votre appareil photo. »

« Un peu flippant »

Dans les rues du centre-ville, les habitudes ont changé. On croise désormais ça et là des petits groupes de joueurs, les yeux rivés sur leur téléphone en permanence. Certains ont même acheté des batteries de secours pour ne pas être en rade. « On ne va pas s’en plaindre, le magasin est en rupture de stock depuis la sortie du jeu », sourit un vendeur de la Fnac. Car si Pokémon Go fait le bonheur des fans de la franchise, il représente aussi un formidable outil marketing pour les enseignes. Ainsi, Decathlon a récemment lancé, dans son magasin de Vouneuil-sous-Biard, une grande chasse avec des lots à gagner pour les dresseurs tirés au sort. « C’est un peu flippant de voir tous ces gens complètement déconnectés du monde », soupire une cliente dans les allées du magasin.

Nintendo, l’éditeur du jeu, a vu son action augmenter de 60% en moins d’une semaine après la sortie du jeu. Aux Etats-Unis, Pokémon Go a généré plus de trafic que Twitter et que... les sites pornographiques ! Plus surprenant encore, à Paris, des appartements ont vu leur valeur grimper sous prétexte qu’ils se situaient à proximité... d’un Pokéstop, autrement dit d’un point où récupérer des objets dans le jeu. Alors, Pokémon Go, simple buzz ou parti pour durer ? L’avenir le dira.

 

Pokémon Go, attention danger !

Qu’on se le dise, jouer à Pokémon Go n’est pas sans risque. Depuis la sortie du jeu en France, le 24 juillet dernier, les accidents de la circulation se multiplient. Une « dresseuse » de l’Aisne a perdu le contrôle de son véhicule sur l’autoroute, alors qu’elle tentait d’attraper un pokémon. À Besançon un jeune homme de 22 ans a, lui, percuté un muret car il était en pleine chasse. À Rochefort, deux jeunes ont été placés en garde-à-vue pour effraction : ils ont brisé la vitre d’une véranda pour tenter de capturer un pokémon... sans succès. À Loudun, un piéton s’est fait renverser. Il avait les yeux rivés sur son smartphone et n’a pas pu éviter la voiture. La Prévention routière s’en inquiète et a demandé à la marque Niantic la mise en place d’un « dispositif qui bloque le jeu lorsque l’utilisateur est en situation de conduite ». Le 9 août dernier, le maire de Bressolles, un village de huit cents habitants dans l’Ain, a carrément pris un arrêté municipal. L’élu a décidé d’interdire « l’implantation virtuelle de Pokémon », en demandant au développeur du jeu de retirer les petits personnages virtuels de sa commune.

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