La LGV Tours-Bordeaux à son coup d’essai

La phase de tests de la nouvelle ligne Sud-Europe-Atlantique (SEA) a démarré au début de l’été. D’ici au 2 juillet 2017, date de livraison du nouveau tracé, les essais vont se multiplier. Rétroplanning.

Arnault Varanne

Le7.info

Après quatre années de travaux intenses, la LGV Tours-Bordeaux entre dans une nouvelle phase de son développement. Sans doute moins visible aux yeux des quidams, mais essentielle pour être au rendez-vous du 2 juillet 2017, date du premier voyage commercial prévu sur « L’Océane ». Depuis le 25 juillet, un premier TGV circule entre Nouâtre (Indre-et-Loire) et Villognon (Charente), sur un tronçon où les caténaires balancent 25 000V de puissance. « La rame d’essai embarque une douzaine de personnels de Cosea, du groupement GSMR, de l’Agence ferroviaire de la SNCF et des conducteurs de la compagnie », indique Arthur Cotteverte, chargé de communication de Lisea. 

Avant d’électrifier cette portion du tracé, Cosea avait, au préalable, pris soin de mesurer la géométrie de la voie, grâce à un engin diesel baptisé Mauzin. Idem avec le Lucie-Vulcain, chargé de simuler la consommation électrique d’un train à très grande vitesse. Et maintenant ? Les essais en situation réelle vont se poursuivre pendant plusieurs semaines. Signalisation, télécommunications, alimentation de la rame… Tous les paramètres sont passés en revue, avec une (sur)vitesse de pointe de 352 km/h (320 km/h en mode commercial). « Nous testons aussi des situations dégradées, telles qu’une chute de caténaire ou un objet sur la voie, qui doivent déclencher des alertes. »

1h33 en moyenne jusqu’à Paris

Les 1er et 8 septembre, les tronçons Nord -Saint-Avertin-Nouâtre- et Sud -Villognon-Ambarès- seront à leur tout électrifiés. Les mêmes tests se dérouleront donc jusqu’à Noël sur l’ensemble du tracé. Il sera alors temps de valider « sur le terrain » les temps de parcours théoriques. Entre Paris et Bordeaux, le voyage s’effectuera ainsi en 2h03. Au printemps 2017, l’Iris 320 (*) se chargera d’effectuer les ultimes réglages sur la nouvelle LGV, avant que les formations des conducteurs de la SNCF ne démarrent. « En France, ils sont homologués par ligne », rappelle Arthur Cotteverte. Le grand jour aura lieu le 2 juillet, soit près d’un mois d’avance par rapport au planning prévisionnel. 

Dans moins d’un an, trente-neuf rames circuleront entre Paris et Bordeaux, soit 18,5 allers-retours quotidiens en direct. Poitiers ne regardera pas passer les trains puisque trente-deux liaisons journalières sont prévues sur l’Océane. Le train le plus rapide permettra de rallier la capitale en 1h16 minutes, 1h33 en moyenne. 

(*) TGV d'inspection rapide des installations de sécurité à 320 km/h. Photo Alain Montaufier, Lisea.
 

Cosea-Mesea, la transition
Les équipes de Lisea et Cosea quitteront leur quartier général de la Mérigotte en octobre. Le concessionnaire (42 personnes) se relogera dans les anciens locaux de PGA Motors, à Chasseneuil, tandis que le constructeur (200 salariés) occupera l’immeuble Astérama. Quant à Mesea, la filiale de Vinci en charge de la maintenance de la ligne, ses sept personnels auront des bureaux sur la zone de la République. La base principale sera toutefois située à Villognon.

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