Violence policière et immigration au menu du soir

Grippé, le maire de Poitiers ne siégeait pas au conseil municipal de ce lundi. Pour autant, les débats ont été nombreux. Et c'est une délibération sur les tarifs de restauration scolaire qui a créé le plus de remous !

Florie Doublet

Le7.info

Comme souvent lors des conseils municipaux de Poitiers, une délibération somme toute « classique » a mis le feu aux poudres. Manon Labaye a exprimé son désaccord quant à l’augmentation des tarifs de restauration scolaire et d'accueil périscolaire. Jusque-là, pas de quoi surprendre l’assemblée…

Mais l’élue d'Osons Poitiers a poursuivi son discours en souhaitant  « interpeller les élus sur les mesures de sécurité mises en place à la rentrée ». « Des simulations d’attaques terroristes sont programmées dans les écoles maternelles et élémentaires. Quel est le but de ces dispositifs, si ce n’est renforcer un climat de peur permanent, de paranoïa, qui font que les groupes terroristes tels que Daesh gagnent un peu plus chaque jour, puisque nous devons organiser nos vies en fonction de leurs actes potentiels. Ce climat sécuritaire augmente le racisme et l’islamophobie au bénéfice des plus réactionnaires. » 

L’élue a également fustigé les « ateliers citoyens avec des représentants de la police municipale et nationale ». « On peut supposer que ce métier sera glorifié, qu’on ne présentera les policiers que comme des héros qui arrêtent les terroristes, font respecter les lois, aident les autres… Bien sûr, on ne parlera pas des violences policières, du harcèlement envers les jeunes de quartiers, des policiers qui s’en prennent à une dame âgée, qui proteste pacifiquement contre l’abattage d’arbres dans son quartier.» Avec cette dernière phase, Manon Labaye a provoqué l’ire de ses collègues.

 


Alain Verdin en a profité pour formuler son point de vue :  « Vous vous en prenez aux policiers, mais fallait surtout sortir de l’espace Shengen, contrôler nos frontières et ne pas accepter le cheval de Troie qu’est l’immigration. » Nouvelle vague de protestations.
 



Première adjointe au maire et présidence du conseil en l'absence du maire, Laurence Vallois-Rouet, n'a pas laissé le brouhaha s’installer et a repris en main la séance. Fin de séquence polémique. 

Quel avenir pour le parc des Crêtes ?
L’opposition s’est inquiétée de la manière dont était rédigée la délibération sur le Plan de prévention des risques (PPR) naturels. « En clair, la collectivité souhaite que ce PPR ne contraigne pas la collectivité, si ce parc est exempt de risque de glissement de terrain, déchiffre Christiane Fraysse. Notre position est différente : nous pensons que quel que soit le risque ou l’absence de risque, ce parc doit rester un espace vert. Nous apprenons au détour de cette délibération l’intention d’urbaniser le parc. Nous y sommes farouchement opposés. » Un point de vue partagé par Jacqueline Daigre. « Cette zone est classée en rouge, zone déclassée pour construction publique. Le parc des est un espace vert qui doit être conservé tel quel. »

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