Prélèvement d'organes : la loi change

Le 1er janvier prochain, la loi permettra à tous les Français de s’inscrire en ligne, sur le registre national des refus de don d’organes. Pour faire le point sur cette nouvelle réglementation, un café éthique aura lieu au CHU de Poitiers, le 29 novembre.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

A compter du 1er janvier, les personnes refusant de donner leurs organes pourront s’inscrire en ligne sur le registre national des refus (RNR), géré par l’Agence de la biomédecine et non plus seulement par courrier postal, comme c’est le cas aujourd’hui. « Actuellement, très peu de Français connaissent la loi sur le don d’organes, expliquent les docteurs Thomas Kerforne et Thierry Benard, responsables de l’équipe de coordination des prélèvements d’organes du CHU de Poitiers. Nous nous efforçons de communiquer à ce sujet. Lorsque se pose la question du prélèvement, notre premier réflexe est d’aller consulter le registre. Si le patient n’y apparaît pas, nous interrogeons ensuite sa famille. » Même si la loi française fait de chaque personne un donneur d’organes présumé, l’accord des proches est indispensable. « Notre rôle est d’expliquer la situation, tout en faisant une dichotomie entre la prise en charge médicale du patient et le don d’organe. »

32,5% de refus en France

L’an passé, deux cent dix organes ont été prélevés, en Poitou-Charentes, sur des patients en état de mort encéphalique. Si ce chiffre peut paraître faible, c’est parce que les conditions à remplir pour qu’un prélèvement puisse se faire sont nombreuses. « Une fois que la famille nous autorise à prélever les organes, nous vérifions qu’ils sont en bon état, au moyen d’une batterie d’examens », reprennent Thomas Kerforne et Thierry Benard.

Sur le plan national, l’ex-région fait figure d’élève modèle. Le taux de refus des donneurs picto-charentais ou de leur famille est de 29,6%, quand la moyenne française s’élève à 32,5%. À Poitiers, les prélèvements sont par conséquent plus fréquents que dans l’Hexagone. Dans 52,8% des cas où les conditions sont remplies, l’organe est prélevé, contre 49,2% en moyenne en France.

Café éthique : « Prélèvement d’organes : la nouvelle loi est-elle réaliste ? », mardi 29 novembre, à 18h15, dans la salle Maillol du CHU de Poitiers. En présence de Thomas Kerforne, Thierry Benard, René Robert, Roger Gil... Renseignements au 05 49 44 40 18.

Photo : DR - CHU Poitiers

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