Moi, Bissane, Syrienne à Poitiers

Début octobre, l’université de Poitiers a accueilli neuf étudiants syriens, sélectionnés? pour suivre trois ans de formation en France. Fruit d’une collaboration avec Campus France, cette démarche s’inscrit dans la continuité de la politique d’accueil de jeunes migrants, menée par l’université depuis 2014.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Dans un français quasiment courant, Bissane raconte ses premiers pas dans les couloirs de l’université de Poitiers. Née à Damas, cette jeune Syrienne de 24 ans est arrivée sur les bords du Clain le 12 octobre dernier, après avoir été sélectionnée par l’ambassade de France au Liban, pour suivre trois ans de formation universitaire dans l’Hexagone. « Je suis très heureuse ici, j’ai été bien accueillie et très vite intégrée, explique l’étudiante. Je vais assister à des cours de langue jusqu’à la fin de l’année universitaire. » Comme elle, huit autres jeunes Syriens ont bénéficié du programme d’accueil lancé par l’université de Poitiers, en collaboration avec Campus France.

Tous partagent deux points commun : un niveau « licence »... et l’exil dû à la situation en Syrie. « Ce sont des étudiants brillants à qui la chance n’a pas souri, précise Christine Fernandez-Maloigne, vice-présidente de l’université en charge des relations internationales. Depuis deux ans, nous menons une politique d’accueil d’étudiants réfugiés. Nous leur offrons les frais de scolarité, grâce au soutien de notre fondation et de partenaires, et mettons tout en œuvre avec le Crous et les services sociaux pour les accueillir dans les meilleures conditions. »

« Saisir l'opportunité »

Plus de cinquante jeunes migrants ont ainsi disposé d’un accompagnement. Bissane et ses amis arrivés le 12 octobre entameront, dès la rentrée prochaine, un cycle master. Archéologie, biologie, économie, psychologie, sciences de l’ingénieur... Tous ont choisi une spécialité en lien avec leurs études précédentes. « Pour moi, ce sera oncologie, sourit la jeune Syrienne. Je suis titulaire d’une licence en pharmacie, je sais que les études qui m’attendent vont être difficiles mais je suis motivée. »

Si elle n’a pas connu les bombardements en Syrie, Bissane a perdu de nombreux proches dans les affrontements. Désormais loin des zones de conflit, elle entend bien « saisir l’opportunité » qui lui est offerte. Elle espère que le programme mené par Campus France sera renouvelé l’an prochain, pour que sa sœur puisse elle aussi venir étudier à Poitiers.

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