Comptes de Poitou-Charentes : la contre-offensive Royal

La ministre de l’Ecologie et de l’Environnement a profité d’un déplacement dans la Vienne pour se féliciter du contenu du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de l’ex-Poitou-Charentes.

Arnault Varanne

Le7.info

Officiellement, les conclusions des magistrats de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de Poitou-Charentes ne seront rendues publiques que le 19 décembre. Le rapport, dit-on, est confidentiel jusqu’à cette date. Mais ce caractère de discrétion n’empêche pas les fidèles de Ségolène Royal de s’épancher largement sur son contenu. Après Jean-François Macaire, hier, c’est la ministre de l’Ecologie et de l’environnement en personne qui a dévoilé, cet après-midi à Poitiers, sa part de vérité. 
« Ce rapport rend justice à Poitou-Charentes, malgré tous les efforts d’Alain Rousset pour disqualifier la région », explique l’ex-patronne de Poitou-Charentes. Ma gestion est irréprochable. Contrairement à ce qui a été dit, il n y’avait pas de trou dans les caisses. Poitou-Charentes avait 44M€ de trésorerie et a transféré un potentiel de recettes nouvelles de 274M€ (*). »

Les 131,9M€ d’impayés ? Les prêts structurés à hauteur de 46M€ ? Le soupçon de dérive financière, sur les dispositifs régionaux ? Point par point, Ségolène Royal a démonté tous les éléments de l’audit d’Ernst & Young. Répétant comme un mantra qu’« aucune facture n’a été laissée en paiement à la région Aquitaine ». Que « le niveau global de la dette de Poitou-Charentes était inférieur de 25% à la moyenne nationale ». Que « le taux d’endettement s’élevait à 10 points de moins que la moyenne nationale ».

« Budget ni irrégulier ni insincère »

L’ancienne présidente de Poitou-Charentes va plus loin et dénonce les « accusations diffamatoires du cabinet Ernst & Young ». « La Chambre considère le processus budgétaire de la région ni irrégulier ni générateur d’insincérité budgétaire… » Devant ce qu’elle considère commune une « réhabilitation », Ségolène Royal demande instamment à Alain Rousset de rétablir « tous les dispositifs qu’il a cassés » : les Nuits Romanes, le Fril, les aides aux apprentis, le chèque livres… Sinon ? Comme elle l’avait déjà fait à plusieurs reprises, l’ex-députée des Deux-Sèvres menace d’intenter une action en justice.

Sollicité par nos soins, Alain Rousset ne souhaite visiblement pas réagir. Le président de la Nouvelle-Aquitaine réserve ses salves pour la session du 19 décembre, lors de laquelle il présentera le fameux rapport de la Cour régionale des comptes. Ségolène Royal, elle, a invité les journalistes à déjeuner au ministère de l’Environnement le lendemain, pour « répondre à toutes leurs questions ». La guerre des roses entre les deux enfants terribles du PS se poursuit.

(*) Correspondant à la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, sur la durée du mandat régional.
 

 

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