Welcome to the cruel world

Longtemps devant, mais jamais suffisamment, le PB86 s'est incliné, ce soir, face à Lille, sur un tir au buzzer. Maladroits au shoot, les Poitevins signent là leur dixième revers de la saison et se rapprochent dangereusement de la zone rouge de Pro B. L'opération maintien est une affaire urgente.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

En deux mots

Personne ne l’a vu venir. À deux secondes du terme, Saint-Eloi était debout. L’antre poitevine s’apprêtait à ovationner ses troupes pour leur sixième victoire à domicile de la saison. Le speaker donnait de la voix, les applaudissements et cris des supporters couvraient le bruit des joueurs sur le parquet. Les brèves des journalistes étaient même déjà prêtes. Le tableau était trop beau. Surtout pour Jean-Victor Traoré qui, d’un shoot improbable à trois points, déchira la toile et jeta un froid glacial dans les travées de la salle Jean-Pierre Garnier. 70-71, score final. Circulez, y a rien à voir.

Si la défaite est cruelle, elle n’est pas pour autant illogique. Au coude à coude de bout en bout, Lillois et Poitevins se sont livrés un combat rude, fait de coups de génie comme de maladresses. Porté par trois artilleurs (Traore, Jones, Burton) à plus de 20pts, le Lille Métropole Basket Club a appliqué à la lettre la stratégie fixée par Nedeljko Asceric : faire déjouer le PB et ses tireurs longue distance. À l’instar de Jay Threatt (2/11), Arnault Thinon (0/3) et Mickaël Var (0/4), les Poitevins ont payé cher leur manque de réussite à trois points. La défaite aurait toutefois pu se dessiner plus tôt si Sekou Doumbouya n’avait pas signé sa meilleure performance en carrière (voir plus bas). Un exploit vain, qui estompe à peine la dure réalité. Le PB tombe dans les abysses de la Pro B. Et ne parvient plus à s’imposer dans son antre, longtemps réputée imprenable. 


La stat

28. Comme le nombre de rebonds offensifs pris par Poitiers ce soir. Mais malgré leur aisance sous la raquette lilloise, les hommes de Ruddy Nelhomme ne sont pas parvenus à engranger plus de points, la faute à une grande maladresse au shoot extérieur (23% à 3pts, 27% à 2pts).

Le joueur

Son nom était sur toutes les bouches à l’issue de la rencontre. Quatre jours seulement après sa brillante copie rendue face à Lille (16pts en 19 minutes), Sekou Doumbouya a passé un nouveau cap, ce soir, passant tout près du double-double, avec 21pts, 9rbds et 24 d’éval. Avec 33 minutes de temps de jeu, il a été le joueur le plus utilisé par Ruddy Nelhomme. Même dans la défaite, le « diamant brut » impressionne.

 

La fiche

À Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, Poitiers Basket 86 perd contre Lille Métropole Basket Club 70-71. Mi-temps : 32-32. Evolution du score : 17-16, 32-32, 51-49, 70-71. Arbitrage de MM. Soares et Sans. 1 883 spectateurs. 

Poitiers. Thinon (2), Threatt (10), Garbin (0), Reed (1), Joseph (4), Guillard (3), Leonard (7), Var (7), Greer (3), Doumbouya (21), Cluzeau (0), Fall (12). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

Lille. Traore (20), M’bida (4), Asceric (0), Duwiquet (0), Queta (0), Jones (20), Ceci-Diop (5), Taccoen (0), Burton (22), Pamba (0). Entraîneur : Nedeljko Asceric.

Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Il y a beaucoup de déception ce soir. Mais c’est le sport. On aurait dû prendre ce dernier rebond. Maintenant, je ne vais pas commenter ce match. Il va falloir que nous nous battions, que nous relevions la tête pour sauver le club et le maintenir en Pro B. L’objectif est très clair. »

Nedeljko Asceric (entraîneur du LMBC) : « On a eu de la chance sur ce dernier tir mais ce soir on l’a mérité. Les deux équipes se sont livrées un grand combat. J’ai félicité mes joueurs parce qu’ils ont appliqué les consignes. On aurait pu faire le break plus tôt mais la réussite au shoot n’était pas là. On ne s’attendait pas non plus à une telle performance du jeune Doumbouya. Je suis content de ce que j’ai vu ce soir, nous avons fait déjouer Poitiers. »

Sekou Doumbouya (ailier du PB86) : « Ça fait mal, c’est ma première défaite sur le buzzer. Nous n’avons pas été assez appliqués dans le repli en fin de match. Ils ont eu trop d’attaques faciles. À titre personnel, je confirme le travail entrepris depuis plusieurs semaines. L’Euro m’a redonné confiance en moi. Je suis bien intégré dans le groupe. Sur le terrain, mon âge ne rentre pas en ligne de compte. »

Mickaël Var (ailier du PB86) : « À 1’30 du terme, on se voyait gagner le match. On ne peut pas se permettre de perdre avec sept points d’avance. J’avais l’impression que les ballons tombaient systématiquement dans leurs mains. Cette défaite peut faire très mal pour la suite. Nous devons impérativement gagner des matchs à l’extérieur. L’équipe ne doute pas pour autant. Mais cette mauvaise dynamique commence à être chiante. »

 

Photo : DR - Tommy Hombert

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