Rémi Giuitta : « Il n’y a plus de hiérarchie »

Coach emblématique de Fos-sur-Mer, Rémi Giuitta aborde le match de ce soir avec beaucoup de méfiance. Pour lui et ses hommes, l’objectif est clair : remporter les six derniers matchs de la saison pour s’assurer une place en Pro A la saison prochaine.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Rémi Giuitta, quel sentiment prédomine avant votre déplacement à Poitiers, qui reste sur une mauvaise série à domicile ?

« Nous nous déplaçons à Saint- Eloi avec beaucoup de méfiance. Poitiers dispose d’un solide effectif, avec un bon équilibre entre joueurs d’expérience et jeunes talents. C’est une équipe qui peut battre tout le monde. Venir à Poitiers, c’est toujours difficile. D’autant plus que nous venons de perdre huit matchs consécutifs à l’extérieur. Nous n’avons plus le droit à l’erreur si nous voulons continuer à chasser Bourg-en-Bresse en tête de la Pro B. »

On se souvient que vous étiez l’épouvantail de Pro B en enchaînant douze victoires en début de saison. Comment expliquez-vous votre coup de « moins bien » et cette mauvaise série à l’extérieur ?

« Il y a un concours de circonstances. Nous avons tendance à être vite résignés quand notre adversaire nous malmène. Et comme les matchs à l’extérieur sont toujours plus compliqués à aborder que ceux à la maison, nous avons plus de mal à gérer nos temps faibles. Alors que nous devrions faire preuve de révolte et trouver les réponses collectives, comme nous sommes capables de le faire à domicile. Pendant toute la première partie de saison, nous paraissions parfois intouchables. Et puis nous sommes tombés sur des adversaires très coriaces, à l’image de Nantes et Boulogne-sur-Mer, qui ont livré contre nous le meilleur match de leur saison. Les équipes que nous affrontons sont plus méfiantes et plus concentrées. »

Quel regard portez-vous sur la Pro B ?

« C’est un championnat très homogène, très indécis, avec des résultats régulièrement surprenants. Poitiers l’a d’ailleurs illustré dernièrement en perdant à domicile face à Rouen, avant d’aller gagner au Havre. Il n’y a plus de logique, ni de hiérarchie. Aucune équipe n’est à l’abri de la défaite. »

L’an passé, vous avez échoué aux portes de la Pro A, en terminant deuxième de la saison régulière, derrière Hyères-Toulon, avant de vous incliner en demi-finales des play-offs face au Portel. Cette saison, vous êtes au coude-à-coude avec Bourg pour le titre. Commencez-vous à sortir les calculatrices ?

« Mathématiquement, si nous gagnons nos six derniers matchs, nous serons champions de Pro B et jouerons en Pro A l’année prochaine. Maintenant, nous nous déplacerons à Bourg-en-Bresse à l’occasion de l’avant-dernière journée. Si nous allons les affronter avec deux points de retard, nous ne serons plus maîtres de notre destin et il faudra attendre un faux pas de leur part. Nous devons donc tout gagner d’ici là pour disputer une sorte de finale chez eux. »

Revenons sur le match de ce mardi face à Poitiers. De quel secteur du jeu poitevin vous méfiez-vous le plus ?

« Le PB a une grande capacité à s’enflammer, notamment par le shoot extérieur. Nous savons que Poitiers compte dans ses rangs plusieurs shooters redoutables. Mais je trouve que le PB dispose cette année de plus de capacités d’alternance, grâce notamment à Var, Doumbouya et Threatt. Youss Fall prouve qu’il est un joueur à respecter, avec sa présence au rebond et à la finition. L’impact physique sur les lignes adverses est bien plus important que par le passé. L’équipe est très bien équilibrée. »

Un mot sur votre carrière d’entraîneur pour finir. Vous êtes sur le banc de Fos depuis treize ans maintenant et avez mené cette équipe de la N2 à la Pro B. Que représenterait une montée en Pro A pour vous ?

« Ce serait une grande fierté. Depuis treize ans, nous mettons tout en œuvre pour accompagner cette équipe jusqu’au plus haut niveau. Monter en Pro A est l’objectif commun de tous les joueurs, du staff et des supporters. Après la défaite en demi-finales des play-offs l’an passé, tout le monde est revenu avec un sentiment de revanche. Si nous étions en mesure d’y arriver cette année, ce serait encore plus marquant. »

À lire aussi ...