La LGV, et après ?

L’avènement de la Ligne à grande vitesse entre Paris et Bordeaux profitera-t-elle à Poitiers ? Et de quelle manière ? La rédaction lance le débat, alors que les premières rames de L’Océane ont conquis les voyageurs.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans une édition récente du Parisien, Maitre Guillaume Carré se montre définitif. Oui, la LGV peut contribuer à attirer des Franciliens à Poitiers. Et le notaire de Saint-Georges-lès-Baillargeaux d’indiquer « avoir des clients qui font le choix de s'installer ici et d'effectuer du télétravail pour ne se rendre à Paris que quelques jours par semaine ». Le prix du foncier entre évidemment dans leurs calculs. Mais pas seulement… Aujourd’hui, il ne faut plus qu’1h18 -au mieux- pour rallier la capitale par L’Océane, soit le temps de trajet d’un banlieusard lambda. 

Les premiers bénéficiaires de cet « effet LGV », ce sont bien évidemment les clients réguliers. A l’image d’Olivier Sciara, président des usagers du TGV de la Vienne, qui se félicite des premiers jours d’exploitation de la ligne. « Jusque-là, les temps de trajets sont presque respectés, ce qui change des quatre dernières années !, observe-t-il. Au-delà, les horaires du matin constituent un vrai gain de temps. Pouvoir être à Paris avant 8h est quelque chose que nous demandions. Et les quinze minutes économisées par trajet ne sont pas négligeables… » Pour autant, le président de l’AUTGVV ne croit pas à un exode massif de salariés parisiens vers Poitiers. « Nous restons une destination à moins d’1h30 de la capitale, comme Lille, Vendôme, Tours et maintenant Rennes. » 

« La LGV sera ce que vous en ferez »

S’agissant du voisin tourangeau, il convoie tous les jours près de 4 000 personnes vers la capitale. « Grâce à une politique très volontariste », remarque encore Olivier Sciara. La Région Centre leur rembourse en effet une partie de leur abonnement. « La LGV sera ce que vous en ferez. » Alain Rousset aime à rappeler qu’une liaison plus rapide entre deux villes n’engendre pas automatiquement des retombées économiques. Mais le président de la Nouvelle-Aquitaine, comme Alain Claeys, estime que Poitiers a une vraie carte à jouer. Des PME telles que The Bubbles Company ou RacontR n’ont pas attendu la LGV pour poser leurs valises à Chasseneuil. 

Egalement installé au Centre d’entreprises et d’innovation (CEI) de la Technopole, Jean-François Kleinfinger a gardé sa famille et d’importants partenaires à Paris. Ce qui l’amène à effectuer l’aller-retour vers la capitale une à deux fois par semaine. Fort de cette expérience, le dirigeant de Nextalim se félicite du lancement de la LGV. En revanche, ce spécialiste du traitement des biodéchets aimerait « disposer d’un très bon réseau Internet et mobile à bord des trains afin de pouvoir bosser complètement » et éviter ainsi les temps morts. Ça tombe bien, les nouvelles rames intègrent ce service. En indiquant son numéro de billet, on bénéficie de 250 à 500Mo en 2e classe, d’1Go en première.  

 

Liaisons TGV-TER : le Futuroscope mécontent  
Dominique Hummel vient d’écrire au président de Région Alain Rousset pour lui indiquer « le manque de cohérence entre les correspondances TER en gare de Poitiers pour le Futuroscope ». « L’étude des grilles horaires d’été du TER, induite par la nouvelle offre TGV L’Océane, laisse en effet apparaitre un décalage dans les fréquences des liaisons possibles entre les arrivées des TGV à Poitiers et la possibilité de se rendre en TER au Parc du Futuroscope ou dans les entreprises ou institutions situées sur la Technopole », développe le président du directoire du parc. La réponse de la Région est attendue dans les prochains jours. 

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