Technopole : Grand Poitiers affine sa stratégie

La Technopole voulue par Grand Poitiers aura bientôt un directeur. La collectivité structure lentement mais sûrement son action en matière de développement économique. Gouvernance, outils... Droit de suite sur ce projet emblématique.

Romain Mudrak

Le7.info

On l’avait quitté directeur de l’école d’ingénieurs Isae-Ensma. On le retrouve chargé d’une mission de réflexion sur l’avenir de la nouvelle « Technopole » de Grand Poitiers. Francis Cottet consulte en ce moment les acteurs économiques et académiques dans le but de « faire un état de l’art et bâtir une feuille de route » pour la nouvelle structure censée donner le « la » en matière économique, à l’échelle de l’agglo. Un an après l’obtention du label Rétis(*) par la collectivité, l’ex-directeur régional à la re- cherche et à la technologie se donne six mois.

De l’extérieur, cette mission de prospection semble étonnante, sachant que le président de la communauté urbaine a annon- cé, la semaine dernière, le recrutement d’un directeur à la tête de Grand Poitiers Technopole. Il sera présenté fin janvier. Dont acte. « Francis Cottet connaît parfaitement le milieu de la recherche et de l’innovation. Il sera utile au nouveau directeur », rétorque Alain Claeys.

Il faut visiblement du temps pour bâtir cette nouvelle struc- ture dont la feuille de route se résume en deux axes : essaimer les projets issus de laboratoires de recherche et accompagner l’émergence de start-up sur le territoire. Le transfert de compétences engendré par la loi NOTre -le développement économique est désormais l’apanage de la Région et des communautés de communes- conjugué au changement d’habitudes expliquent les premiers pas balbutiants de cette Technopole. A très court terme, l’incubateur académique (3 salariés) et le Centre d’entreprises et d’innovation (4 salariés) doivent fusionner et intégrer l’association. Pour le premier, c’est même déjà fait. L’ex-Etincel a quitté le giron de la Région fin 2017. En revanche, aucune date n’est encore fixée pour la pépinière d’entreprises de la Technopole... du Futuroscope.

Le Futuroscope, une image de marque
A terme, les deux services devront déménager pour dévelop- per leurs activités. Le président du CEI, Ludovic Bertrand espère que la pépinière profitera de cette fusion pour s’agrandir. « Nous hébergeons une quarantaine d’entreprises jusqu’à leur quatrième année d’existence. Après, plus rien. Nous voulons mettre à leur disposition des petits bureaux et des services. » Le chef d’entreprise émet un autre souhait : que la zone du Futuroscope, qui dispose d’atouts incomparables en termes « d’image de marque moderne et de facilités d’accès », soit considérée à sa juste valeur. Et ne disparaisse pas dans un grand ensemble moins facilement identifiable de l’extérieur. Le nouveau directeur devra sans doute garder en tête cette dimension marketing.

Au-delà, il reste désormais un an à Grand Poitiers pour montrer à Rétis toute la pertinence de sa stratégie. Dans le cas contraire, son label lui serait retiré. A ceux qui trouvent le temps long, Alain Claeys estime que le projet « suit le rythme prévu ». En mars, le Schéma de l’enseigne- ment supérieur, de la recherche et de l’innovation sera soumis au vote du conseil communautaire. Un peu plus tard, ce sera le projet d’agglomération. Entretemps, le CHU aura terminé son « livre blanc ». Le budget 2018 de Grand Poitiers Technopole -soumis au vote définitif des conseillers communautaires- doit être de 580 000€ (la Région a voté un crédit de 280 000€ et Grand Poitiers 300 000€). Ce à quoi s’ajoutent 335 000€ fléchés vers le CEI. Le planning est clair. Reste à savoir si cette stra- tégie aboutira à des créations d’emplois. L’objectif final.

(*) Association indépendante, le Réseau français des experts de l’innovation au service des entre- prises et des territoires innovants (Rétis) décerne, entre autres missions, le label Technopole.

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