Rone, le conte électronique

L’artiste Erwan Castex, alias Rone, se produit ce jeudi au Confort Moderne, dans le cadre de la tournée de promotion de son quatrième album, « Mirapolis ». Unique en son genre, ce puriste de la scène électronique française est considéré comme l’un des compositeurs les plus talentueux de sa génération.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Erwan, vous présentez, ce jeudi, votre album « Mirapolis » au public poitevin. Comment le définiriez-vous par rapport à vos précédents opus ?

« Je suis très fier de ce quatrième album. Il résulte d’une parfaite combinaison entre maturité et spontanéité. Au fil des ans, je cherche à aller plus loin dans mes compositions en utilisant davantage de machines et en explorant de nouvelles sonorités. Pour autant, je conserve une grande part de liberté sur ma manière de travailler, en m’affranchissant du cadre classique de production. « Mirapolis » correspond exactement à ce que j’avais envie de faire : me retrouver seul, m’isoler dans des petites chambres d’hôtel en Bretagne, avant de m’entourer de musiciens en studio. La solitude et l’échange sont deux notions assez paradoxales, mais elles décrivent bien mon rythme de vie. »

Vous accordez une part belle aux collaborations. Cela illustre-t-il un besoin d’ouvrir votre univers à d’autres artistes ?

« Mon tout premier album était 100% solo. L’idée de départ pour « Mirapolis » était de revenir à ça, de composer tout un album sur mon ordinateur. L’an dernier, je me suis produit avec un batteur à la Philharmonie. J’ai décidé de faire un, puis deux morceaux avec lui. Et finalement, j’ai ouvert les vannes et collaboré avec beaucoup d’artistes. J’envisage de refaire un album très personnel, purement électronique. J’y travaille déjà un peu d’ailleurs, en enregistrant quelques idées entre deux concerts. »

Comment se décline l’album sur scène ? Jouerez-vous également certains extraits de vos anciens albums ?

« Je dois me réapproprier les morceaux de manière très électronique, tout en gardant leur identité. Sur scène, « Mirapolis » est beaucoup plus dynamique, avec des rythmes très « dancefloor ». Généralement, 70% du live est composé de nouveaux morceaux, voire d’inédits. Les 30% restants sont tirés des anciens albums. »

L’équipe du Confort Moderne parle de votre carrière comme d’un « conte de fée électronique ». Que pensez-vous de ce terme ?

« Un conte oui, de fée je ne sais pas (rires). Mais je prends ! Cela illustre mon côté narratif. J’aime raconter des petites histoires dans mes productions. »

Vous venez de passer le cap des dix ans de carrière. Quel est le secret pour durer dans le monde de la musique ?

« Personnellement, j’ai toujours été aussi sincère qu’à mes débuts. Je n’ai jamais pensé que mes créations finiraient sur un disque. L’ouverture d’esprit est également primordiale. Je me souviens de sessions en studio avec Jean-Michel Jarre et Etienne Daho, qui passaient leur tête par dessus mon épaule pour regarder comment je travaillais. J’étais fasciné par leur curiosité et leur humilité. »

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

« Je veux continuer à creuser mon chemin dans la même direction. J’ai aussi envie de faire d’autres albums, en expérimentant de nouvelles choses. Depuis quelque temps, on me propose beaucoup de projets liés à l’image, au cinéma et à la télévision. Ce sera peut être une nouvelle aventure. »

Crédit photo : DR - Olivier Donnet

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