Cédric Enard, repris de volley

La rédaction du « 7 » consacre une série aux Poitevins expatriés, dont les parcours professionnels sortent du lot. Cinquième épisode avec Cédric Enard, Poitevin d’origine, ancien joueur de feu le Stade poitevin volley ball, aujourd’hui entraîneur de Tours.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Né à Poitiers… ou ailleurs ?
« Je suis né à Poitiers, au Fief de Grimoire précisément. »

Racontez-nous votre enfance…
« J’ai vécu pendant quatre ou cinq ans dans le quartier de Bellejouanne puis à Vouillé. Mes parents se sont rapidement séparés. Je suis allée à l’école de Vouillé, au collège de Latillé et aux lycées Louis Armand (la seconde seulement, ndlr) et du Bois d’Amour. Je pratiquais beaucoup de sport pendant l’enfance, surtout le rugby. Je voulais suivre l’exemple de mon père, qui jouait avec l’équipe des Cheminots. A 14 ans, il m’a emmené pour la première fois voir un match de volley à Lawson-Body. J’ai immédiatement été pris de passion pour ce sport. »

Petit, vous rêviez de…
« De sport, mais aussi de voyages. Comme tous les gamins, j’avais envie de plaire à mes parents, alors j’ai tout donné pour percer dans le sport. »

Quelles études avez-vous faites ?
« Après le lycée, j’ai suivi une licence de géographie à l’université de Poitiers, sans savoir vers quoi j’allais. Cette matière était celle qui me plaisait le plus au lycée. En parallèle, je consacrais déjà beaucoup de temps au volley. Je garde un très bon souvenir de mes années à la fac. J’y ai rencontré des potes qui sont devenus des amis. »

Votre carrière en quelques mots...
« En tant que joueur, j’ai débuté comme stagiaire pro au SPVB jusqu’en 1999. J’ai ensuite rejoint Avignon, où j’ai gagné du temps de jeu, connu une belle aventure humaine et une montée en Ligue A. En 2002, les Spacers de Toulouse m’ont convaincu de rejoindre l’équipe qu’ils étaient en train de former, avec très peu de moyens mais avec de grandes valeurs humaines. J’y ai joué jusqu’en 2004. Ma carrière sportive s’est arrêtée lorsque l’on m’a diagnostiqué une malformation dans la mœlle épinière, qui a engendré d’importantes douleurs dans le bras et l’épaule. Il a rapidement fallu penser à la suite. Les Spacers cherchaient quelqu’un pour s’occuper du centre de formation. J’ai sauté sur l’occasion. Je suis par la suite devenu adjoint du coach puis entraîneur en chef. En 2017, le TVB m’a proposé un contrat d’un an, que j’ai accepté par goût du challenge. Comme nous n’avions pas de vision à long terme, ma femme et mes filles sont restées à Toulouse. C’était le prix à payer pour venir vivre une aventure formidable à Tours. »

Un tournant dans cette carrière ?
« Cette foutue maladie, qui m’a conduit à me précipiter vers quelque chose que j’ai toujours envie eu de faire : entraîner. Mais ça n’a pas été le seul tournant. Le dernier en date remonte à l’année dernière, quand Laurent Tillie m’a proposé de devenir son adjoint en équipe de France. »

Poitiers vous a marqué pour…
« Pour tout. C’est ma ville. J’y suis né, j’y ai grandi, ma famille et mes amis y vivent. J’ai été formé au club. Je garde des souvenirs indélébiles. Revenir à Lawson-Body est toujours très particulier. Quand je rentre dans la salle, la nostalgie est là. Mais quand j’y viens dans le costume d’entraîneur, je fais abstraction de cela pour me consacrer à 100% à mon équipe. »

Quel regard portez-vous sur la ville ?
« Sur la ville, mon regard a changé. J’avais mes repères de jeune. Quand je reviens, avec ma quarantaine, je ne vois plus les choses à travers le même prisme. La ville a évolué. Le dénominateur commun reste le volley. L’engouement des années 90 pour le SPVB n’a pas changé. »

Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise la Vienne ?
« Au-delà d’une personnalité, c’est le club qui symbolise la Vienne. Les personnalités y passent mais l’entité demeure. »

Et maintenant, quels sont vos projets pour l’avenir ?
« J’y réfléchis. Ce qui est sûr, à ce jour, c’est que je continuerai l’aventure avec l’équipe de France. Avec Tours, je suis en fin de contrat (*). Rien n’est défini pour la saison prochaine. Je dois trouver le projet le plus cohérent. Si je dois passer par un an sans club pour rebondir, je le ferai. »

(*) Le Tours volley-ball a depuis annoncé que Cédric Enard ne prolongerait pas l'aventure en Touraine, en raison de son engagement auprès de la sélection nationale. C'est Patrick Duflos (ex-Sète) qui le remplacera sur le banc tourangeau.

 

Pourquoi lui ?

Cédric Enard est un pur produit du Stade poitevin volley ball. Joueur talentueux, passé par Poitiers, Avignon et Toulouse, il est aujourd’hui entraîneur du Tours volley-ball, actuel troisième de Ligue A.

Votre âge ?
« J’ai 41 ans. »

Côté famille ?
« Je suis marié et père de trois filles. »

Un défaut ?
« Je suis rarement satisfait. »

Une qualité ?
« Rarement satisfait. » (rires) 

Votre livre de chevet ? « Plutôt un journal, L’Equipe. Il m’arrive de lire des bouquins sur le management du sport et sur les entraîneurs. »

Une devise ?
« Carpe diem. »

Une passion ?
« Mes filles, sans hésiter. »

Votre plus beau voyage ?
« Professionnellement, c’était l’été dernier, à Curitiba (Brésil), pour la World League avec l’équipe de France. Personnellement, je garde en tête un voyage avec mon épouse à l’Ile Maurice, qui marquait la fin d’une période où je n’allais pas très bien. »

Un mentor ?
« Des mentors plutôt. Des gens que j’aimerais rencontrer un peu plus, à l’image de Claude Onesta, qui est pour moi une vraie source d’inspiration. »

Un péché mignon ?
« L’apéro entre amis... avec un peu de Ricard ! »

Crédit photo LMV

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