Ces meubles qui nous empoisonnent

L’air de rien, les meubles en kit peuvent nous compliquer la vie. S’ils sont moins coûteux, c’est parce que certains de leurs composants s’avèrent toxiques, à l’image du formaldéhyde.

Steve Henot

Le7.info

Parfum particulièrement désagréable que cette fameuse odeur « de neuf » constatée sur certains meubles. Et si elle semble tant nous agresser les narines, ce n’est pas si anodin. Elle est en réalité causée par des émanations de formaldéhyde, un gaz toxique contenu dans la plupart des mobiliers en bois aggloméré.

Fortement concentrée dans les semaines suivant la fabrication, cette substance contribue à polluer l’air de la maison et peut alors se révéler dangereuse pour la santé : brûlures, irritations, voire problèmes respiratoires dans les cas les plus graves. « Cela dépend de la sensibilité des personnes ; c’est très aléatoire », explique Nadine Dupuy, conseillère médicale en environnement intérieur dans la Vienne.

Surtout, ces symptômes seraient de plus en plus récurrents. « Souvent, les gens n’aèrent pas assez. On voit aussi de plus en plus d’habitations très hermétiques se construire au détriment de l’air que nous respirons. » Dans un logement, de nombreux éléments peuvent être sources de pollution de l’air -la peinture par exemple-, ce qui rend l’origine de ces troubles encore plus délicate à identifier. « Désormais, quand l’allergie aux acariens et aux moisissures est exclue, on se penche de plus en plus sur un problème de pollution de l’air intérieur. »

Une seule solution : aérer

Comment faire, alors, pour éviter d’en arriver là ? « Après avoir acheté un meuble neuf, il faut le laisser s’aérer quelques jours, une semaine, avant de le rentrer chez soi, préconise Tom Mothet, chargé d’animation à l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps). Ou alors éviter le mobilier à base de panneaux de particules voire privilégier l’occasion. » Sans oublier de s’assurer du bon fonctionnement des entrées d’air dans l’habitation.

Néanmoins, il n’y aurait pas lieu de céder à la psychose. « Il ne faut pas avoir trop peur car deux tiers des solvants disparaissent au bout de six mois », précise Tom Mothet. « De plus en plus, les fabricants font attention à indiquer dans la notice les précautions à prendre », complète Nadine Dupuy. Le problème n’en demeure pas moins pris très au sérieux par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, laquelle a publié en 2015 une liste de 31 substances toxiques utilisées pour la fabrication des meubles qui devront faire l’objet d’un étiquetage à l’horizon 2020. Le formaldéhyde en fait partie.

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