« Agressée par le moindre bruit »

Depuis deux ans, Stéphanie Le Coz souffre d’une hypersensibilité aux bruits. Elle souhaite aujourd’hui témoigner de son quotidien pour sensibiliser sur ce trouble méconnu et rencontrer d’autres handicapés acoustiques.

Steve Henot

Le7.info

Sur le post-it collé à sa porte, il est écrit : « Ne sonnez pas. Frappez à la porte et je vous entendrai. » Si Stéphanie Le Coz n’a d’autre choix que de le préciser à ses visiteurs, c’est seulement parce qu’elle est atteinte d’hyperacousie, un handicap qui rend son audition extrêmement sensible aux bruits. « Mon seuil de tolérance est plus faible que la moyenne », explique la jeune femme, également sujette à de violents acouphènes.

Depuis deux ans, tous les sons du quotidien sont pour elle une épreuve, la source d’intenses douleurs auditives. Mais aussi de migraines, nausées, douleurs faciales et cervicales… Elles la plongent dans un inconfort permanent, tenace. « Je me sens toujours agressée, happée par le moindre bruit. Dans les pires moments, cela peut être ma mastication voire même les battements de mon cœur. »

Ces maux n’ont pas été sans conséquence sur sa vie, privée comme professionnelle. Un changement brutal. « Ne plus pouvoir vivre avec quelqu’un, ni faire de la musique, avoir perdu des amis qui ne comprenaient pas… Il y a eu des périodes difficiles. » Une situation qui, inévitablement, invite à se replier sur soi, à s’isoler. Stéphanie s’y refuse pourtant, pour ne pas tomber dans la dépression. « Je m’autorise quelques fois des sorties mais, derrière, il y a souvent des rechutes. »

« Mes parents ne le comprennent pas »

Invisible, l’hyperacousie peine à être admise comme un handicap. « Mes parents ne la comprennent pas. Pour certaines personnes, ce serait même dans ma tête… » Souvent mal diagnostiqué, ce trouble ne serait pas davantage reconnu par le corps médical. « Les soins ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale… On se sent un peu abandonné. » Stéphanie trouve un peu de réconfort sur les réseaux sociaux, auprès d’autres personnes souffrant d’hyperacousie. « On s’entraide, on essaye de trouver des solutions ensemble. Ca apporte vraiment quelque chose. » C’est ainsi que la jeune femme a notamment pu déterminer les causes exactes de son handicap.

Elle attend aujourd’hui de pouvoir suivre une thérapie de « réhabituation », par le biais d’un appareil auditif. Avec espoir mais lucidité. « L’hyperacousie est un handicap réversible mais difficile à faire disparaître. Il y aura toujours une fragilité. » Stéphanie espère aussi que son témoignage, comme une bouteille à la mer, trouvera un écho auprès d’autres handicapés acoustiques.

Contact : Stéphanie Le Coz au 07 67 58 19 72 ou à stephanie.lecoz@wanadoo.fr

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