La Pipac, nouvelle arme de CHU

Le service de chirurgie viscérale du CHU de Poitiers s’est doté d’une nouvelle technique d’administration de chimiothérapie. Laquelle a d’abord vocation à améliorer la qualité de vie des patients.

Steve Henot

Le7.info

C’est une avancée dans le domaine de la cancérologie digestive. Depuis la fin de l’année dernière, le service de chirurgie viscérale du CHU de Poitiers propose une nouvelle technique d’administration de chimiothérapie. Appelée Pipac, elle se destine aux patients atteints de tumeurs cancéreuses du péritoine, à un stade avancé. « Avant, on traitait ces personnes par chimiothérapie hyperthermique péritonéale, directement dans le ventre. C’est une chirurgie extrêmement lourde. Mais au-delà d’un certain seuil de nodules, elle n’a aucun bénéfice pour le patient. Il a donc fallu trouver autre chose », explique le Dr Thomas Courvoisier, chirurgien viscéral au CHU de Poitiers.

Créée en Allemagne, en 2011, par le Pr Marc-André Reymond, la Pipac reprend le principe de la chimiothérapie hyperthermique péritonéale, « mais de manière simple » : elle consiste à administrer, entre deux chimiothérapies, les produits en aérosol sous pression. Contrôlé à distance, à l’extérieur du bloc opératoire, un appareil (buse de nébulisation) relié à un injecteur haute pression diffuse ainsi la chimiothérapie en profondeur dans les tissus, dans tout l’abdomen, puis les produits reposent pendant trente minutes dans le corps du patient avant d’être aspiré.

« Très peu d'effets secondaires »

A l'échelle internationale, les résultats ont démontré une action efficace contre les nodules cancéreux, dans 80% des cas, la Pipac permet d’améliorer la qualité de vie des patients. Un réel progrès dans le traitement de ces tumeurs. « Nous avons été séduits par ce modèle. Il n’est pas très agressif pour le patient et présente très peu d’effets secondaires », note le Dr Thomas Courvoisier, qui a déjà utilisé la Pipac sur quatre patients, sélectionnés en concertation avec cancérologues, radiologues, etc.

« Pour l’instant, cette technique n’a pas vocation à guérir complètement, précise toutefois le praticien hospitalier. C’est un mode d’administration intéressant que nous pourrions, à terme, utiliser comme une arme vers le curatif. » Le CHU de Poitiers participe d’ailleurs à une étude nationale à ce sujet. Une source d’espoirs pour le corps médical et les malades. « Avec cette technique, nous avons l’impression d’avoir mis le doigt sur quelque chose. »

DR - CHU communication de Poitiers

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