CCI : le coup de grâce ?

Nouvel avis de tempête dans le réseau consulaire français. Le projet de loi de Finances 2019 prévoit une énième ponction sur les chambres de commerce. Dans la Vienne, le manque à « gagner » s’élèverait à 650 000€ par an jusqu’en 2022. Claude Lafond est furieux.

Arnault Varanne

Le7.info

« Où va la chambre de commerce ? » Six mois après nos révélations sur la situation financière très délicate de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, les choses vont de mal en pis. Le président de la CCIV annonce une nouvelle ponction de l’Etat de 100M€ par an entre 2019 et 2022, ce qui représente un manque à gagner annuel de 650 000€ (11M€ de budget, ndlr). « Attention, ce n’est pas encore acté, mais on y va tout droit si on ne se mobilise pas », déplore Claude Lafond, président de la Chambre. Le traiteur est d’autant plus intraitable « avec Macron et Le Maire » qu’il les soupçonne de vouloir « faire disparaître le réseau consulaire ».

« 650 000€ en moins, c’est 14 postes à supprimer », relaie Yves Louzé, directeur la CCIV. Sachant que nous sommes 34 au siège et 71 à la Maison de la formation, nous sommes déjà à l’os ! » Pour être tout à fait précis, en échange de cette nouvelle ponction -850 000€ en 2017-, Bercy entend « soulager » les chambres de commerce du Centre de formalités des entreprises et de l’enregistrement des contrats d’apprentissage, qui s’effectueront directement sur Internet. Les solutions ? Réduire la voilure. D’abord en vendant le siège de la Technopole, ce qui serait en bonne voie, pour rejoindre la Maison de la formation. « Un investisseur est intéressé, il cherche maintenant un locataire… »

Donnant-donnant

Au-delà, la Chambre consulaire a d’ores et déjà prévu de se désengager du syndicat mixte de l’aéroport, à tout le moins de ne plus abonder à hauteur de 760 000€ par an à son développement. Après le psychodrame de janvier dernier, consécutif à notre enquête conjointe avec France Bleu Poitou, Claude Lafond a averti ses partenaires, en l’occurrence le Département. « Ok pour financer cette année, mais à la seule condition que nous sortions le plus rapidement possible. Une assemblée générale se prononcera début septembre là-dessus. » D’autres alternatives existent : la suppression pure et simple de l’entité CCIV au profit d’une chambre régionale ou encore la fusion avec la… Chambre de métiers et de l’artisanat. En début d’année, Karine Desroses avait parlé d’un « projet mortifère ». Son alter-ego est moins virulent et même plutôt favorable à un rapprochement.

L’ultime scénario envisagé, c’est la « recherche d’un nouveau modèle économique, comme en Espagne ». Sachant que la CCIV ne réalise aujourd’hui que 200 000€ de chiffre d’affaires, la marge de progrès semble immense. Mais pas sûr qu’elle ait les moyens de ses nouvelles ambitions dans un environnement aussi mouvant…

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