Au Fil du Son : « On sait où on veut aller »

Dans un peu moins de deux semaines, Civray vivra « Au Fil du Son », festival de musique qui célèbre son 15e anniversaire. Hervé Bernardeau, président de l’association organisatrice (Ch’mise verte, ndlr), témoigne de l’évolution du festival, durant toutes ces années.

Steve Henot

Le7.info

Hervé, comment vous sentez-vous à moins de deux semaines de l’ouverture du festival ?

« Plutôt bien. La température monte doucement : les interviews se multiplient, les commandes arrivent… L’habitude est là. On anticipe de plus en plus au fil des éditions. Nous sommes surtout occupés par la mise en place du « cashless » (mode de paiement dématérialisé, via une puce intégrée dans un bracelet, ndlr) et la réception du matériel -tentes, barrières, équipements en cuisine-, dans lequel nous avons investi cette année. »

Au Fil du Son célèbre son 15e anniversaire. Quel regard portez-vous sur toutes ces années et l’évolution du festival ?

« Je me sens encore un peu comme un ado (rires). Le festival a été monté par la génération 1975-1980, mais on a toujours eu envie de rester jeunes dans nos têtes, ça nous rassure. Après, il y a un mélange qui se fait, entre jeunes et moins jeunes. Cela se ressent aussi dans la programmation, que l’on a toujours voulu éclectique. A titre personnel, j’ai été marqué par les Tambours du Bronx en 2012, Ska-P en 2014, la troisième soirée en 2015, Manu Chao l’an dernier… On sait où on veut aller. Je me sens aussi comme un ado qui aurait été marqué par un accident de la vie, avec la tempête de 2013… Cela a été très dur, mais nous avons appris. »

Catherine Ringer, NTM, Shaka Ponk, Vianney et tant d’autres… Est-ce la plus belle programmation que le festival ait jamais proposé ?

« C’est dur à dire. On cherche toujours à allier têtes d’affiche et découvertes. Par exemple, en 2016, on avait Ska-P d’un côté et, de l’autre, Bigflo et Oli qui n’étaient pas encore connus. Cette année, on a encore de belles révélations et des personnes qui reviennent sur le devant de la scène, comme Catherine Ringer. 2018 est aussi une année assez rap et l’on ne pouvait pas y échapper, notamment avec les 20 ans de l’album phare de IAM. »

Comment parvient-on à attirer de tels noms dans le sud de la Vienne ?

« Avec l’expérience. Si l’on avait dû recevoir Shaka Ponk la première année, avec tout ce dont ils ont besoin sur scène, on aurait été complètement perdus ! (rires) La réputation du festival est là aussi. Ces dernières années, on a reçu Jain, Manu Chao, Shaggy… Nous sommes désormais en capacité d’accueillir de tels artistes. »

Au Fil du Son peut-il encore grandir, dans les années à venir ?

« Aujourd’hui, le site est exploité à 95%. Nous voulons rester là car nous sommes attachés à cette identité de festival en centre-ville, qui a une saveur toute particulière. D’année en année, on travaille à de petits arrangements. En 2017, c’était l’application smartphone. Aujourd’hui, c’est le « cashless » afin de fluidifier les transactions. Et d’autres choses que l’on mettra en place en 2019… Ce n’est pas parce que l’on est dans le Sud-Vienne que l’on n’est pas connecté ! Je suis un peu chauvin, mais je suis hyper fier du festival et j’ai envie que notre territoire s’anime. »

Crédit photo : Kasper

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