2020, le temps des promesses

Le marché de la construction de logements a bondi au quatrième trimestre 2019 et la demande est prometteuse pour l’année qui s’ouvre. Sauf si la pénurie de main-d’œuvre dans le bâtiment brise ces belles perspectives.

Romain Mudrak

Le7.info

L’année 2019 s’est mieux terminée qu’elle n’avait commencé dans le secteur de la construction.
Les chiffres dévoilés fin janvier par le ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales montrent une hausse de plus de 12% du nombre de logements autorisés en France au quatrième trimestre par rapport au précédent. Il s’est ainsi construit 450 000 logements supplémentaires dans l’Hexagone en 2019. A en croire les professionnels de la Vienne, la situation semble identique localement. Les fortes précipitations de cet hiver ont ralenti les chantiers mais la demande est là et 2020 s’annonce prometteuse. Sauf qu’« à Poitiers et sa petite couronne, l’offre de foncier de- vient tendue », soulève Xavier Thomas, directeur commercial de Maison du marais. Et comme tout ce qui est rare est cher, « les prix des terrains augmentent sensiblement sur ce territoire ».

Les apprentis très attendus
Cette année, les constructeurs de maisons individuelles vont devoir se préparer à intégrer de nouvelles réglementations. Sur la nature des sols d’abord, puis sur les consommations énergétiques avec l’application de la RE 2020 à partir du 1er janvier 2021. Pas de panique néanmoins, aucun texte n’est sorti pour le moment.

En revanche, un autre sujet plus problématique inquiète tout le secteur de la construction : la pénurie de main-d’œuvre. Les pavillonneurs ne réalisent évidemment pas les chantiers eux-mêmes mais les confient à des artisans qui peinent à recruter. Tous les corps de métier sont concernés. « Nous sommes fidèles à nos artisans, qui nous le rendent en retour, reprend Xavier Thomas. Mais ils sont très sollicités et ne peuvent pas répondre à toutes les demandes. Nous sommes donc obligés d’en trouver d’autres pour maintenir l’activité. » D’autant que des grands projets comme l’Aréna ou le 35e collège de Vouneuil-sous-Biard risquent de les mobiliser également.

L’image des métiers du bâtiment semble changer. Le nombre de jeunes entrés en apprentissage a grimpé de 16%, indique la ministre du Travail. Tous ne deviendront pas plombiers, maçons ou couvreurs, mais cette recrudescence profitera à coup sûr au secteur à moyen terme. Les professionnels savent qu’il faudra du temps pour briser l’inertie, former les volontaires, leur transmettre un savoir-faire et une expérience indispensables. Leurs clients accepteront-ils d’attendre ?

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