Comme tous les artistes français, Toma Sidibé et Ilham Bakal sont à l’arrêt depuis la mi-mars. Toutes leurs dates de concerts, d’interventions dans les écoles, de collaborations avec les maisons de quartier ont été annulées, épidémie de Covid-19 oblige. Confinés dans leur appartement, à Poitiers, le chanteur-compositeur et sa compagne humoriste continuent pourtant de créer. « Toma a très vite écrit cette chanson des Enfants confinés, confie Ilham. Il a travaillé avec Jî Drû, illustre jazzman et excellent producteur musical... » Extraits : « C’est la chanson des enfants confinés, ensemble on va la chanter. De loin, on s’envoie des baisers... On tousse dans le coude et on se check du pied... »
Le titre de 4’30’’, mis en ligne dimanche dernier sur Youtube -près de 11 000 vues- est universel et s’adresse à tous les enfants, parents et profs du monde contraints de rester à la maison à cause de la situation sanitaire. Mais au-delà, le morceau s’accompagne d’un clip hyper-sophistiqué et furieusement collaboratif. Ilham Bakal a supervisé l’ensemble, réalisant près de 1 400 plans. Micow El s’est chargé du motion design, du découpage photo et du générique, Colombe Portelette a eu la lourde tâche de découper les petits bonhommes en papier, tandis que Julien Lambert a élaboré l’animation puzzle et aimants. Enfin, les photos-mots sont l’œuvre de plusieurs familles poitevines.
Au service de l’Unesco
Jouets, légumes, fleurs, sachets de céréales... Le mois de « tournage » a parfois tourné au système D, entre lenteurs du réseau et manque de moyens. Le résultat est pourtant bluffant ! Au-delà de sa dimension ludo-pédagogique, le clip des Enfants confinés sert une bonne cause. « Depuis lundi soir, nous sommes officiellement associés à la campagne de l'Unesco #DontGoViral pour lutter contre la désinformation, « l'infodémie », le racisme, la discrimination sous toutes ses formes, se réjouit Ilham Bakal. Cette campagne doit permettre de mieux aider l'organisation des apprentissages (gestes barrières, respect des consignes de confinement...) et tant d'autres, en direction de l'Afrique. » Les retours d’enseignants, de France et même de Montréal, se multiplient.
Bref, Toma Sidibé et Ilham Bakal entrevoient un coin de ciel bleu dans un ciel loin d’être dégagé pour les artistes. Car même la rentrée de septembre paraît compromise en raison de la pandémie.
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