Dossier - L'automobile post-confinement

Le 17 mars dernier, tout (ou presque) s’est arrêté… Les rues et les routes ont été comme vidées de la circulation. Le secteur automobile compte parmi les plus frappés par la crise engendrée par le Covid-19. Et demain ? L’analyse d’Aurélien Chubilleau, journaliste spécialisé, auteur de plusieurs ouvrages sur l’auto.

Arnault Varanne

Le7.info

S’il est un symbole de cette crise à retenir, c’est l’annulation du Salon automobile de Genève, qui devait avoir lieu en mars dernier. Les nouveautés sont passés de la lumière à l’ombre. Qui a, par exemple, été marqué par la nouvelle DS9 ? Chacun avait d’autres préoccupations légitimes. Les usines se sont arrêtées, les concessions sont restées portes closes. Si les passionnés ont profité du confinement pour s’occuper de leur voiture de collection, les plus pragmatiques se sont consacrés aux travaux d’entretien. Pour passer le temps… 

Se mettre au vert

Au moment de circuler à nouveau, de rouvrir les garages et les concessions, l’incertitude s’amplifie. Renault se porte mal. On parle de fermeture. Le gouvernement, actionnaire minoritaire, pose des conditions à un plan de relance et veut une rapide conversion à l’automobile électrique, toujours présentée comme un modèle écologique, ce qui, à l’heure actuelle, est loin d’être démontré si on considère l’ensemble des données : fabrication et matériaux des batteries, fourniture de l’électricité pour un grand nombre de véhicules à charger, production puis recyclage de la voiture elle-même. Mais ce qui est en revanche certain, c’est qu’à longueur de médias, on décrit l’envie des urbains de conserver l’air pur gagné pendant le confinement. La pratique du vélo est ainsi encouragée. Or, les sites de ventes immobilières ont enregistré un regain d’intérêt pour les biens à vendre à la campagne. En clair : on veut se mettre au vert.

L’enjeu de la mobilité 

En effet, beaucoup de ceux qui ont tiré profit du télétravail caressent l’espoir de poursuivre l’expérience après le confinement. Alors, pourquoi ne pas habiter à la campagne, quitte à accepter plus d’une demi-heure de trajet pour rejoindre le site employeur, ponctuellement et non plus quotidiennement ? Le confinement et le déconfinement posent avec des données nouvelles la question éternelle de la relation entre zones urbaine, péri-urbaine, et rurale. Quels moyens pour relier en harmonie ces zones ? Quel mode de transport pour quelles distances ? Grand Poitiers et Grand Châtellerault sont déjà de grands espaces où, quittant la ville, il y a peu à parcourir pour trouver la campagne. Quelle sera la part du transport particulier et des services de transport en commun ? Sous quel mode, dans quelles conditions sanitaires ? L’enjeu de la mobilité est plus que jamais d’actualité.

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