« On a joué les yeux dans les yeux avec cette équipe de Vichy-Clermont, mais à l’arrivée c’est elle qui repart avec la victoire. Malgré tout, on a montré qu’on avait le niveau. » Tel un boxeur saoulé de coups, Andy Thornton-Jones veut vite remonter sur le ring et laver son honneur, ou plutôt celui de son club, qui a égalé vendredi soir la plus mauvaise série de défaites en cours en Pro B -sept (*)- et laissé ses poursuivants filer au classement. Au matin de son dix-septième match de saison régulière, Poitiers pointe désormais à deux longueurs de Saint-Chamond, d’Aix-Maurienne et d’Antibes, respectivement 15e, 16e et 17e. L’heure est donc grave pour la lanterne rouge, dont les chances de maintien diminuent très vite au rythme actuel.
Mendy et compagnie peuvent-ils remettre la marche avant ? Encaisser moins de points ? Etre plus efficients sur la ligne des lancers francs ? Cadenasser le rebond ? Autrement dit, soigner leurs maux actuels par autre chose que des mots dont le sens finit par manquer ? Les observateurs doutent à juste titre, tant le continuum entre 2019-2020 et 2020-2021 saute aux yeux, exception faite de l’éclaircie de janvier-février, et en dépit de changements dans le staff et l’effectif. « Les gars sont investis, travaillent et sont impatients de revenir sur le terrain, répond le coach poitevin. Il faut faire ce qu’il faut pour que ça bascule du bon côté. » Vendredi soir, les retours de Dwayne Lautier-Ogunleye et Kevin Mendy ont fait du bien, mais la maladresse de l’arrière britannique sur la ligne des lancers (5/11) s’est révélée préjudiciable, tout comme la maladresse dans le money time et quelques largesses défensives au pire moment.
A première vue, Rouen n’est pas exactement l’équipe la plus appropriée sur laquelle passer ses nerfs. Les Normands restent sur quatre succès en six matchs, dont le dernier face à Souffelweyersheim. Et ils possèdent en Pierre-Etienne Drouault, Ike Iroegbu ou Amin Stevens des joueurs capables de faire de grosses différences. « Rouen est une valeur sûre depuis pas mal d’années, analyse « ATJ ». Elle dispose d’une certaine stabilité, a des capacités à scorer et peut aussi impacter l’adversaire défensivement. » La formation d’Alexandre Ménard s’est par exemple distinguée en mars à la faveur de son succès après trois prolongations sur le parquet d’Aix-Maurienne (102-106). Avec un bilan parfaitement équilibré (9 victoires, 9 défaites), le Rouen Métropole Basket suscite une certaine admiration dans la Vienne. Aux Poitevins de casser leur spirale infernale.
31e journée de Pro B, Poitiers Basket 86 (18e, 3v-13d) vs Rouen Métropole Basket (11e, 9v, 9d), mardi 20 avril, 20 heures à la salle Jean-Pierre-Garnier. Arbitrage de MM. Boury, Rhaiem et Simeon. Match à suivre sur lnb.tv.
(*)Record détenu jusqu’à vendredi par Saint-Chamond, qui a vaincu le signe indien en s’imposant à Denain (74-78).
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