Dune, aride mais intriguant

Dune, œuvre majeure de la science-fiction, fait l’objet d’une nouvelle adaptation au cinéma. Denis Villeneuve s’en tire avec les honneurs, par son sens du compromis et de l’esthétique. Mais la richesse du roman semble ici encore à l’étroit.

Steve Henot

Le7.info

Dans un futur très, très lointain, l’univers est régi par un Empereur qui exerce son pouvoir féodal sur une multitude de planètes, toutes confiées à des Maisons nobles. En l’an 10 191, ce monarque assigne le Duc Atreides à Arrakis, un astre désertique aride et hostile mais ô combien précieux : c’est en effet l’unique source de l’« Epice », une substance aux usages divers qui est le pivot de l’économie impériale. Mais la Maison Harkonnen, qui exploitait jadis cette lucrative ressource, n’entend pas céder la « Dune » à une dynastie rivale. Au milieu de ce conflit naissant, le fils du Duc Atreides perçoit d’étranges visions, sans trop savoir si elles sont annonciatrices d’un renouveau ou du chaos…

Réputé inadaptable au cinéma, par sa richesse et sa complexité, Dune est pourtant bien de retour sur grand écran. Après la version cabossée de David Lynch (1984), voici donc celle du Canadien Denis Villeneuve, du moins sa première partie. Pas vraiment novice dans le genre (à voir les excellents Premier Contact et Blade Runner 2049), le réalisateur propose comme à son habitude un film de science-fiction sobre et élégant, qui sait aussi répondre aux exigences de grand spectacle. Fidèle au roman, le récit se montre prenant, faisant la part belle aux personnages. Il se concentre surtout sur la quête initiatique -somme toute classique- du jeune Paul Atreides, campé ici par Timothée Chalamet, impeccable dans son premier blockbuster au cinéma. Mais en dépit d’efforts évidents en matière d’exposition, le long-métrage laisse le sentiment de n’effleurer qu’une mince partie de l’univers imaginé par Frank Herbert, constat renforcé par sa fin abrupte. C’était sans doute le compromis à trouver pour (re)donner à voir ce monument de la « SF » en salles obscures. Espérons que la suite (qui n’a pas encore été tournée) transformera l’essai, en nous plongeant plus en profondeur dans la « Dune ».

Science-fiction de Denis Villeneuve, avec Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac (2h36).

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