La SFEL éclaire loin

Depuis Saulgé, près de Montmorillon, la SFEL rayonne partout en France et même au-delà. La PME est l’une des rares à proposer des luminaires de fabrication française, de la conception à la livraison.

Claire Brugier

Le7.info

Lorsqu’en 2004 Bruno Charnay et son père ont décidé de reprendre GAL Eclairage et par la même occasion sa sous-traitante la SFEL, celle-ci comptait moins de dix salariés et affichait un chiffre d’affaires de 750 000€. Aujourd’hui, la Société de fabrication et d’équipement de luminaires dégage 6M€ annuels et emploie trente-neuf salariés, auxquels viennent ponctuellement s’ajouter des intérimaires.

Par quel prodige la petite entreprise fondée en 1976 à Montmorillon a-t-elle survécu à la concurrence de sous-traitants employant une main-d’œuvre à bas coût à l’étranger ? 
Elle est elle-même devenue fabricante. Grâce à un bureau d’études composé actuellement de six personnes, elle a développé sa propre marque et s’est positionnée sur le marché du sur-mesure. « Tout est conçu et réalisé ici, on s’adapte aux besoins du client, souligne le directeur général Thierry Lambert. On peut livrer des colis d’une à plusieurs milliers de pièces. » Ici, c’est au lieu-dit La Trutte, à Saulgé, sur un site de l’ex-usine de meubles Ranger, apparemment loin des grands axes. Et pourtant… Des luminaires siglés SFEL éclairent des lieux aussi divers que la centrale de Civaux, le CHU de Poitiers mais aussi les thermes de Balaruc-les-Bains, le Mucem à Marseille, l’Ecole de design de Toulouse, les gares de Grand Paris et bientôt les 14km de la ligne 4 du métro parisien. Quelques tubulaires se sont même « égarés » au lycée français d’Abou Dabi (Emirats arabes unis) et au palais présidentiel du Turkménistan.

Jusqu’à 40 000 luminaires par an

« Auparavant, nous travaillions surtout dans l’ombre des distributeurs, en marque blanche, 
explique Hélène Harris, la responsable marketing et commerciale. Aujourd’hui nos clients sont de grands distributeurs comme Rexel, Sonepar, et des installateurs comme Ineo, Vinci, Bouygues… » Prochaine étape : séduire « les grands prescripteurs », notamment les architectes. La SFEL a déjà travaillé pour certains d’entre eux et pas des moindres, tels Jean Nouvel et Dominique Perrault. Toutefois, comme sur le marché de l’export -3% de l’activité-, les sollicitations restent encore ponctuelles. Dès la rentrée, l’entreprise sera donc présente sur les salons, à Berlin et Francfort entre autres, pour se faire un nom hors Hexagone, en ciblant des secteurs spécifiques tels que le ferroviaire.

Seule incertitude à court terme : le marché des matériaux, avec des prix qui s’envolent et des délais qui s’allongent. « On ne sait pas à combien on achète », résume Thierry Lambert. Mais pas de quoi freiner les projets. Au cours de la dernière décennie, l’usine saulgéenne a investi près de 10M€ pour renouveler son parc machines, passer en tout-Led et se convertir entièrement au numérique. Elle produit entre 30 000 et 
40 000 luminaires chaque année. « Nous réfléchissons désormais à la manière de limiter les consommations d’énergie et à être autosuffisants », note le directeur qui rêve du « premier luminaire zéro carbone ». En attendant, la SFEL a entrepris de passer tout son catalogue au crible d’un outil d’analyse du cycle de vie afin d’évaluer l’impact environnemental de chacun de ses produits.

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