Les guinguettes mènent la danse

On les croyait d’un autre temps, pourtant depuis quelques années les guinguettes reviennent en force, avec les mêmes arguments qui ont fait leur succès d’antan. La Vienne en compte quelques-unes qui cultivent leur caractère populaire, authentique et festif.

Claire Brugier

Le7.info

L’origine du mot est floue. Peut-être vient-il du verbe 
« guinguer » qui signifie « sauter » et par extension danser, ou du guinguet, un petit vin vert longtemps cultivé sur les pentes de Belleville, ou de Pierre Guinguet, fondateur d’un cabaret à Ménilmontant en 1640… Seule certitude, la « guinguette » appartient à la mémoire collective. Et désormais au présent. Depuis quelques années, des guinguettes des temps modernes fleurissent aux quatre coins de l’Hexagone, notamment dans la Vienne. « On a tous en tête la référence des guinguettes en bord de Marne, explique Jérôme Lacroix, le propriétaire de la Guinguette Pictave, à Poitiers. On s’est inspiré de l’histoire de Tison qui, à une époque, a accueilli le Montecristo. On n’a rien inventé, on a juste écouté l’histoire du site et repris ce qui existait déjà il y a 150 ans. » D’histoire aussi il est question à Montmorillon où Clément Pierre et Joséphine Adam ont installé leur Insolite rétro-guinguette en aplomb de la Gartempe, « dans un garage Citroën des années 1920, l’un des plus anciens en France ». Devant, ils ont posé 
« Colette, la caravane de 1967 » 
et ils ont chiné leur mobilier 
« pour avoir le côté rétro ». Les guinguettes revendiquent un petit air de nostalgie, au point même de remettre à la mode les guirlandes d’ampoules colorées ! Le suranné d’hier est aujourd’hui devenu vintage, et surtout très populaire.

« A la bonne 
franquette »

« La guinguette est un lieu de rencontres et de convivialité, où tout le monde se retrouver à discuter », résume Clément Pierre. « Ce qui plaît, c’est le mélange de populations, des jeunes, des moins jeunes, des riches ou pas, des beaux et des moins beaux…, abonde Jérôme Lacroix. C’est précieux car c’est parce qu’il y a ce mélange que tout le monde se sent bien. » La recette ? De quoi boire et se sustenter -avec des boissons et produits locaux de préférence- et « des animations diverses et variées. » Concerts, DJ généraliste, retransmission des matchs de foot, jeux en bois… Il en faut pour tous les goûts. Et si vous ne venez pas à la guinguette, elle vient à vous. En témoignent les bistrots-guinguettes portés par Grand Châtellerault, avec le concours des communes, ou encore la Guinguette éphémère lancée par Frédéric Brousse (La Frite Belge). Jusqu’au 
2 septembre, elle va poser ses foodtrucks chaque soir de la semaine dans un lieu différent. Neuville-de-Poitou, Civaux, Iteuil, Buxerolles, Saint-Benoît, Saint-Cyr… « L’idée est de refaire vivre la place du village une fois par semaine, en partenariat avec la mairie, explique Antoine Brault. La première partie de la soirée est dédiée aux plus jeunes, avec la diffusion de dessins animés, des jeux en bois ou autres, et la deuxième partie, à partir de 20h30, propose des animations familiales, DJ, karaoké, blind test, concert… Il y a des tables, des chaises, des plaids et des activités à la portée de toutes les bourses. C’est à la bonne franquette ! » Dans les guinguettes d'aujourd’hui, on ne danse plus -ou rarement- la valse musette mais, au fond, la musique est la même.

Plus d’informations sur les pages Facebook L’Insolite rétro-guinguette, La Guinguette Ephemere, La Guinguette pictave et le site ici-lete.grand-chatellerault.fr.

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