Cybersécurité : 
vigilance maximale

La gendarmerie de la Vienne compte désormais trente officiers spécialisés dans la cybersécurité. Les particuliers et les 
entreprises sont confrontés au quotidien à des tentatives d’arnaques par SMS, mails... Un fléau difficile à contenir.

Arnault Varanne

Le7.info

Scène insolite dans une agence locale du Crédit Agricole. Dans le hall, une cliente et son conseiller épluchent des relevés de compte, à la recherche de tous les débits imputables à un tiers. La jeune femme a été victime d’une arnaque à la carte bleue. Elle a fait opposition, mais quelques dépenses paraissent suspectes. Une scène insolite, vraiment ? Ordinaire, malheureusement. Comme le sont les attaques en direction des entreprises. Ce dirigeant poitevin a perdu plusieurs milliers d’euros après avoir cliqué sur un faux mail qui l’a redirigé vers un site « identique à l’interface de ma banque ». Il a porté plainte, mais sans garantie de revoir la somme recréditée sur le compte de sa société. Selon cybermailveillance.gouv.fr, l’hameçonnage constitue d’ailleurs la menace n°1, avec une hausse de 54% des recherches d’infos sur la plateforme en 2022 par rapport à l’année précédente.

Différents types d’arnaques

« A l’approche du Black Friday et des fêtes de fin d’année, il faut vraiment être très vigilant », 
exhorte le lieutenant-colonel Thierry Espagnet, officier adjoint de renseignement en charge de la sécurité économique au sein du groupement de gendarmerie de la Vienne. SMS trompeurs, mails frauduleux, appels malveillants, transactions douteuses sur les sites de vente d’occasion avec de faux ordres de virement... Les messageries sont inondées d’incitations à « cliquer ici » et l’arnaque financière n’est jamais loin. Malheureusement, un moment d’inattention peut être fatal. La direction régionale du Crédit Agricole Touraine-Poitou ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet(*).

Des formations 
en entreprise

En plus de ses deux NTech, des enquêteurs spécialisés dans les technologies numériques, la gendarmerie de la Vienne a formé l’été dernier neuf nouveaux agents, qui rejoignent leurs vingt-et-un collègues « armés » 
en brigade face à la cybercriminalité. « Il ne faut pas hésiter à porter plainte quand on est victime, qu’on soit particulier ou entreprise. Les dirigeants ne le font pas souvent par peur de la mauvaise publicité, mais c’est nécessaire », embraie le lieutenant-colonel Espagnet. Les gendarmes s’invitent régulièrement dans les TPE-PME pour y sensibiliser les dirigeants aux menaces dont ils peuvent être l’objet, avec un pré-diagnostic sous la forme d’un questionnaire. Au-delà, la Maison de protection des familles dispense des conseils aux plus jeunes et aux personnes âgées vulnérables. Des efforts nécessaires pour endiguer le phénomène.

(*)1 Français sur 2 déclare avoir déjà été confronté à une tentative d’arnaque aux données bancaires (52%), selon une étude de Harris interactive pour la Fédération bancaire française, dans le cadre du Cybermoi/s.
 

Les bons réflexes à avoir 
En amont. « Demandez un vrai RIB en cas de transaction auprès d’un vendeur ! », démarre Thierry Espagnet. Le gendarme conseille par ailleurs de ne jamais cliquer sur un lien douteux, de vérifier systématiquement l’adresse mail de l’interlocuteur et de ne pas donner ses données bancaires en ligne. Par ailleurs, la présence du https devant l’adresse d’un site marchand ne garantit pas totalement sa fiabilité. A privilégier : le paiement après authentification via le site de sa banque. S’agissant des mots de passe, la complexité est encouragée. 
En aval. Si vous êtes victime d’une arnaque, contactez immédiatement votre banque pour faire opposition et changer vos codes d’accès au site en ligne. Le dépôt de plainte est également nécessaire. Vous pouvez aussi dénoncer la malveillance sur la plateforme Pharos. Le 33700.fr permet de faire remonter les SMS et spams vocaux via un formulaire ou une simple copie d’écran. 


 

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