Ces Poitevins qui préparent Paris 2024 en coulisses

Les athlètes ne sont pas les seuls à être embarqués dans une course contre la montre à six mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Six salariés poitevins du Comité d’organisation œuvrent dans l’ombre à la réussite de cet événement planétaire.

Arnault Varanne

Le7.info

Caroline Bœuf, 
attachée de presse
Originaire de Dangé-Saint-Romain, Caroline Bœuf est attachée de presse au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) depuis avril 2023, après cinq ans comme attachée parlementaire du député Renaissance Hervé Berville. « Je me suis demandé quel poste je pourrais trouver dans la même dynamique. Et les JO, c’est le gros projet de 2024 ! 
J’ai donc postulé... » Née au Canada, Franco-Britannique, l’ancienne rédactrice a aujourd’hui « une vision à 360° » de tous les sujets liés aux Jeux. « On a une très bonne équipe à la com’ et l’événement nous booste. » L’attachée de presse (34 ans) revient de temps en temps dans la Vienne où vivent ses proches.

Adèle Boudeau, cheffe de projet opérations techniques rugby à 7

Arrivée début août au Comité d’organisation, Adèle Boudeau (27 ans) mesure sa « chance de vivre un truc comme les Jeux » 
de l’intérieur. La Vendéenne de naissance, qui a effectué son master de management du sport à l’université de Poitiers, a travaillé pour la Ligue Nouvelle-Aquitaine de basket, et même avant à la Ville pour une mission de dix mois en amont du passage du Tour de France 2020. Mais c’est sans doute son « stage à Marcoussis pour la Fédération française de rugby » qui a joué en sa faveur au moment où elle a lorgné le poste de cheffe de projet opérations techniques rugby à 7. 
« Je m’étais notamment occupée de la gestion opérationnelle et événementielle des épreuves du World Seven Series... »

Simon Cluzeau, chef de projet transport fleet dépôt
Des milliers d’officiels et de VIP déambuleront d’un site à l’autre pendant les Jeux et devront donc se déplacer avec des véhicules fournis par l’organisation. A 26 ans, Simon Cluzeau veille sur l’un des trois dépôts de Paris (1 300 voitures) et doit faire en sorte de « tout penser avant »,
 autrement dit coordonner les départs et les arrivées, les chauffeurs habilités... L’ancien basketteur du PB86, titulaire d’un master en commerce international, aime les défis et celui-là le comble. « J'ai d'abord rêvé des Jeux en tant qu'athlète, reconnaît le membre de la Team Drags de basket 3x3, toujours sur le circuit. Aujourd’hui, je vis l’événement de l’intérieur, c’est génial ! » Autonome au quotidien, Simon Cluzeau sait que le rythme va s’accélérer et que les tournois de 3x3 deviendront proscrits à partir de la mi-juin. « Après, ce sera le game time ! »

Emmanuel Husson, manager équipements sportifs
Comme Adèle Boudeau, Emmanuel Husson (42 ans) est passé par la filière Staps, à Poitiers. Et comme elle, le manager équipements sportifs au Comité d’organisation mesure sa chance d’avoir intégré une si grosse mécanique, avec « l’impression de participer à quelque chose qui nous dépasse ». 
Sa mission, depuis mars 2021, consiste à ce que tout le matériel sportif soit acheminé sur les sites de compétition, des sifflets aux ballons, des chasubles aux rampes du skatepark, des tatamis aux bancs... « Cela représente 2 millions d’articles, dont les deux tiers sont déjà sécurisés »,
 détaille le Poitevin. Des articles indispensables au bon fonctionnement des Jeux et qui se négocient avec des fournisseurs du monde entier, entre achat et location. L’ancien cadre de l’Afnor et de l’Arcep parle d’un « job passionnant mais très prenant », qui comporte des risques financiers, d’image, de durabilité et juridiques. Le rush de 2023 et du premier semestre 2024 laissera place le temps des Jeux à 
« davantage de supervision ».

Sylvain Maynier, chef de projet opérations techniques 3x3
C’est sans doute le plus connu des salariés poitevins du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 (Cojop). A 46 ans, Sylvain Maynier a intégré l’équipe de Tony Estanguet -1 500 personnes à l’époque, près de 4 000 dans six mois- en mai 2023. « Mon rôle est que la compétition de 3x3 soit un vrai événement olympique », témoigne l’ancien capitaine du Poitiers Basket 86. Intégré à la 
« famille sport », il côtoie aussi très régulièrement les collaborateurs de la « famille Concorde », autrement dit ses homologues du breaking, du skate et du BMX. Du 30 juillet au 5 août, seize équipes masculines et féminines se disputeront l’or olympique. En attendant, « on détermine au centimètre et à la minute près comment tout va se dérouler », 
renchérit l’organisateur de l’Urban PB, qui a « conscience de vivre un truc de fou ». Plus on se rapprochera des JO, moins sa présence à Poitiers -deux jours de télétravail par semaine- sera visible.

Christophe Proust, responsable de la communication
C'est rare de passer d'une PME à une multinationale, tout en conservant son poste ! Depuis octobre 2015, Christophe Proust -bien entouré sur la photo- vit l'aventure des Jeux au plus près, d'abord dans l'équipe qui a mené la candidature de Paris, puis au Cojop. Numéro 17 dans l'ordre des embauches. « Nous étions une vingtaine, nous sommes 
2 300 et serons 4 000 cet été », résume le Poitevin de 54 ans, responsable de la communication de Paris 2024. Né à Poitiers, il y a vécu dix ans, avant de déménager à... Jaunay-Marigny, où il a fait partie de la première promo de la formation « langage, image et communication », au LP2i. Journaliste à L'Equipe pendant dix ans, Christophe Proust a couvert le tennis et le volley. « Ce qui m'a souvent ramené à Poitiers, le Stade dominait à l'époque ! » Assez naturellement, il a troqué ses habits de plumitif pour ceux de communicant à la Fédération française de tennis. « Une super opportunité ! » Presque aussi excitante que l'aventure des Jeux qui l'occupe depuis neuf ans.

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